Ethiopiques volume 4. Ethio jazz & musique instrumentale 1969-1974
Le quatrième volume des Ethiopiques, formidable collection rassemblant déjà 28 albums (pour le moment) et réunissant quelques-uns des meilleurs artistes éthiopiens, est consacré à l’éthio-jazz.
Cette expression, qui se réfère d’abord à un artiste, Mulatu Astatke, a connu ses heures de gloire à la fin du règne d’Hailé Sélassié, empereur d’Ethiopie de 1969 à 1974.
Cette période est un moment de grand foisonnement artistique en Ethiopie. La production musicale, essentiellement assurée par les Azmaris, ces chanteurs-musiciens réputés pour leur humour et leur sens de l’improvisation, demeurait jusque-là très locale. Mulatu Astatke a l’audace de la marier au son du jazz, en y ajoutant des cuivres et des sonorités d’Amérique latine.
La mort de l’empereur Hailé Sélassié, probablement étouffé sous un coussin, va correspondre à l’essoufflement de la musique éthiopienne dans son ensemble. Largement censurés au cours du règne du dictateur Mengistu Haile Mariam qui mena une politique d’oppression des élites, les artistes éthiopiens fuient ou ne trouvent plus d’échos.
Car même si certains Azmaris continuent de chanter, la production, les enregistrements et la diffusion de vinyles chutent nettement.
Amha Eshete, le producteur le plus actif en son temps qui publie de 1969-1975 plus de cent 45 tours et une douzaine de 33 tours, fuit et gagne Washington. L’interruption du catalogue proposé par le label Amha Records ne cessera qu’à la chute du dictateur, en 1991.
C’est sous l’impulsion de producteurs et d’artistes étrangers que Mulatu Astatke connaît une seconde carrière. Popularisés par le film de Jim Jarmusch, Broken Flowers, ou par Nas et Damian Marley qui le samplent dans As we enter, ses classiques trouvent un public nouveau.
Mais c’est surtout l’effort du musicologue Francis Falceto de voir la musique éthiopienne rééditée par les maisons de disques qui lui donnera un nouveau souffle.
Fiche technique
- Éditeur
- Buda Musique
- Pays
- Ethiopie