Oui, je le suis
Le dernier opus du rappeur Sefyu est le plus abouti de tous.
Celui qui avance à visage masqué derrière la visière de sa casquette n’a rien perdu de sa verve.
La question de l’intégration des jeunes de banlieue et des sans-papiers est au cœur de l’album Oui, je le suis.
Le titre de cet album semble répondre aux questions posées par les deux précédents, Qui je suis ? et Suis-je le gardien de mon frère ?
Pourtant, il ne s’agit pas d’une suite, plus d’une série travaillant autour de thèmes et de sons récurrents (les « Aaacid ! », « Undercove », ou son fameux « Oooh ! » qu’il reprend d’un morceau à l’autre).
Dans Oui, je le suis, on retrouve les principales thématiques, le malaise des jeunes en banlieue (L’Insécurité), ou la gestion de sa célébrité (Fuck Sefyu). A cela s’ajoute des morceaux plus punchy, plus commerciaux aussi, comme Turbo, ou All Blacks.
Depuis ses débuts, Sefyu n’a de cesse de traiter des difficultés des immigrés africains en France. Cela passe par des punch-line radicales, comme dans Senegalo-Ruskov-Molotov, ou par un message de tolérance, dans Noir et Blanc. Ici, il approfondit la question des sans-papiers avec pertinence et engagement.
Le morceau Malik et Boubacar replace dans le contexte de la fin des années 1980 la crise de l’intégration, fait référence aux émeutes des Minguettes et à la Marche des Beurs de 1983, et fait un portrait croisé d’un enfant d’origine maghrébine des quartiers Nord de Marseille et d’un autre, d‘origine subsaharienne de banlieue parisienne.
18 titres :
1. La chute
2. L'insécurité
3. Oui je le suis
4. Top gunz
5. Mr Molotov
6. 5 minutes
7. All Blacks
8. Fuck Sefyu
9. Dame Blanche
10. Césarienne
11. Malik & Boubacar
12. Singulier (feat. Sana)
13. Flow efficace
14. 06 93...
15. Turbo
16. Société secrète
17. Magouille
18. Ze Boss