Tin Tout
Faut-il chercher le message dans la photo de la pochette de TINN TOUT, ce huitième enregistrement studio de Danyèl Waro ?
Serait-ce l’illustration de la maxime qui dit que tenter de comprendre l’âme humaine, c’est comme essayer de vider la mer avec un seau ? Tinn Tout, le morceau qui ouvre l’album, lance une forme de réponse en invitant à lever le pied pour prendre du recul : « Il faut qu’on se décide, qu’on se réveille pour de bon ».
Enregistré au studio Oasis, un studio mythique de la Réunion tombé un peu en sommeil, la console a été dépoussiérée pour les cessions. Le maloya puissant de Danyèl Waro a pu alors résonner avec toute sa force.
Accompagné et soutenu par les chœurs de son nouveau quartet (Mickaël Talpot au rouler, Bino Waro, son jeune fils, au sati-piker, Gilles Lauret au triangle et à la basse et le vieux compagnon Laurent Dalleau aux congas), Danyèl livre ici un album qui revient à l’essentiel : hommages aux hommes qui comptent pour lui (Dédé Lansor, Daniel Singaïny, Georges Brassens dont le « Je me suis fait tout petit » est adapté en créole), conte écologique (Tizan), rencontres (Sentier des Lauzes), écho ironique et mordant au quotidien (Babilonn, Kayanm, Dann Wi).
Un huitième album au maloya toujours aussi engagé de cet artiste unique qui sublime son formidable talent mélodique avec une voix irradiante et déchirante.