Des jours de plus en moins
L'on peut dire, sans se tromper, que Pierre Amrouche a la poésie dans le sang, comme d'autres ont le sang impaludé dès le berceau et par " filiation ".
À tourner les pages de ce livre, l'on n'a pas l'impression, loin s'en faut, qu'il se considère, lui-même, comme poète par une sorte de décret de la destinée.
Son goût prononcé pour la poésie, au demeurant, pour parler comme Senghor, ne viendrait-il pas, plutôt, d'une gourmandise olfactive qui le précède dans tous ses déplacements à travers le monde, ce besoin viscéral de sentir l'Autre, d'entrer en lui, parfois par effraction, pour des noces improbables ?
La réponse est sans doute lovée dans ces poèmes d'une sensualité à la fois douce et exacerbée, où l'inflation solaire et l'intervention des " esprits lagunaires " n'expliquent pas tout.
" Je suis un Métis culturel fier de conjuguer l'émotion arabo-berbère et la raison blanche ", proclame ce Kabyle " senghorisé ".
Derrière une allure discrète et racée, Pierre Amrouche porte en lui, à l'infini, une entaille féminine où se croisent et s'enlacent, des êtres à parenté cachée, toujours à l'écoute des intuitions, d'où qu'elles viennent, de toutes les longitudes et de toutes les latitudes.
Pierre Amrouche est né à Paris en 1948, fils du poète kabyle Jean-Mihoub Amrouche.
Antiquaire spécialisé en art africain et expert en art primitif et art populaire, il a rédigé de nombreux catalogues de collections et des articles sur les arts primitifs.
Il passe une grande partie de son temps en Afrique, au Togo, où il écrit.
Fiche technique
- Auteur
- PIERRE AMROUCHE
- Éditeur
- Présence Africaine
- Année
- 2004
- Pages
- 45