Bienvenue aux enfers. Écoutons ceux que l'on ne veut pas entendre
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Le Botswana est devenu en quelques décennies un pays émergent. A l’ombre du géant sud-africain, il accumule les succès, malgré deux handicaps de base : le pays est couvert en grande partie par le désert du Kalahari et n’a aucun débouché sur la mer. Mais il possède un trésor incomparable, le delta de l’Okavango, seul fleuve qui se dissout à l’intérieur des terres. Cette région est le paradis des animaux sauvages et des oiseaux.
Son histoire est exemplaire : ancien protectorat britannique, le Bechuanaland accède à l’indépendance en 1966, après une décolonisation sans violence. Seretse Khama joue un rôle clé dans cette transition et en devient le premier président. La République du Botswana s’apprête à fêter, en 2016, son cinquantième anniversaire.
On a longtemps évoqué le « modèle démocratique botswanais » à une époque où la région australe connaissait de fortes tensions. Dix élections législatives ont eu lieu régulièrement et la onzième se prépare en 2014. Le Botswana possède une particularité notable : son homogénéité ethnique. Le système parlementaire multi-partisan s’est bien greffé sur la société tswana dotée d’une tradition communautaire. Regroupés en chefferies, les Batswana n’ont jamais connu de roi despotique. En cas de désaccord, le chef pouvait être révoqué. Cette pratique a constitué le terreau dans lequel s’est enracinée la démocratie.
Pays de la soif dont la devise est « pula » (qu’il pleuve), il est en queue de peloton en Afrique jusqu’à la découverte, dans les années 1970, d’importants gisements diamantifères. Les diamants sont le meilleur atout du Botswana mais aussi son talon d’Achille, car les mines sont menacées à terme d’épuisement. D’autres ressources minérales prennent la relève. Conscients de cette manne, les Botswanais n’ont pas abandonné pour autant leur tradition d’éleveurs. Ces cow-boys, au sens propre du terme, assurent la réputation de la viande « made in Botswana ».
Diplômée de l’Institut d’études politiques de Paris, journaliste d’abord en Côte d’Ivoire pendant quatre ans, puis dans plusieurs hebdomadaires africanistes à Paris, Marie Lory a vécu huit ans en Afrique australe, au cours de la période de changement politique de la région (1990-1994) puis récemment (2009-2013).
Elle a publié « Malte » (Karthala, 2004), tête de pont entre l’Europe et l’Afrique.
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