Ethnographie de la sécurité urbaine au Cameroun
- Nouveau
Face aux changements politiques (colonisation, décolonisation, autoritarismes et démocratisation), socioéconomiques (libéralisation, mondialisation des échanges, flexibilité et précarisation de l’emploi, bouleversements au sein de la famille) et religieux (montée de la piété, médiatisation du religieux, émergence de nouvelles autorités) en Afrique, les femmes ont inlassablement et profondément posé leur marque.
En écho à ces différents contextes, ce livre s’inscrit dans plusieurs tendances de la recherche : faire état de l’hétérogénéité du militantisme politique féminin et des recompositions des rapports de genre au cours du XXe siècle ; revisiter les concepts d’empowerment et de religious agency et démontrer leur efficience et leurs limites sur le terrain empirique ; analyser les conditions dans lesquelles s’inscrivent les migrations internationales des femmes et leurs effets sur leur statut, leur vie de couple, leur vie familiale et leurs aspirations.
La perspective de cet ouvrage est de faire état de processus émancipatoires distincts et ambivalents, voire contradictoires de femmes non seulement à travers leurs luttes et prises de position politiques ainsi qu’à travers leurs choix d’activités professionnelles, mais aussi en fonction du rapport au corps, des hiérarchies et normes sociales contraignantes, des référents culturels souvent normatifs et des nouvelles opportunités existantes et ce, à différentes échelles (couple, famille, sphère publique, scènes locale, nationale, sous régionale et internationale, zone urbaine/rurale).
Aussi, il s’agit d’analyser les forces et limites de ces processus émancipatoires, leurs avancées et leurs reflux pour montrer en quoi ils sont en cours de construction, fragiles et lents.
Cette lecture nuancée de ces dynamiques a été menée selon une optique pluridisciplinaire et un souci de mener des recherches empiriques dans plusieurs pays du continent.
Muriel Gomez-Perez est professeure au département des sciences historiques de l’Université Laval (Québec, Canada), membre du laboratoire du CESSMA de l’Université Paris Diderot-Paris 7 et du CIRAM de l’Université Laval. Elle a codirigé, L’Afrique des générations. Entre tensions et négociations (Karthala, 2012).
Ont également contribué à cet ouvrage : Léa Barreau, Emmanuelle Bouilly, Sylvia Bruzzi, Ilaria Buscaglia, Catherine Coquery-Vidrovitch, Brandon County, Marloes Janson, Laurence Marfaing, Adeline Masquelier, Nathalie Mondain, Céline Pauthier, Ophélie Rillon, Marie Rodet, Maud Saint-Lary, Julia Vorhölter.
Fiche technique