La grève générale de 1946 au Sénégal. Aux sources du syndicalisme militant
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"Silence dans les rangs, on décolonise !" ironise Djibo Bakary à la veille des indépendances africaines.
De la Loi-Cadre (1956) au référendum gaulliste (1958), que pouvait attendre l'Afrique de son ex-métropole , "Le meilleur ou le pire" souligne Djibo. C'est le pire qui a été choisi par la France : ni indépendance, ni développement !
En 1958, Senghor condamnant les "élections-à-l'algérienne" organisées au Niger - qui écartèrent le dirigeant populaire Djibo Bakary - dit "On ne peut pas faire une politique de grandeur avec de petites astuces (...) On ne peut faire assurer la présence française en Afrique Noire par l'absence des principes élémentaires de démocratie".
Dans cette épopée des année 50, défilent les ténors de l'époque : l'ivoirien Houphouët-Boigny, les sénégalais Senghor et Dia, le soudanais Modibo Keita, le guinéen Sekou Touré et bien d'autres... Leurs partenaires français sont Mitterrand, Defferre, De Gaulle... Aucun des actuels Etats africains ne s'est réalisé sans les contributions des autres Etats-frères" remarque encore Djibo.
Identité africaine, démocratie, panafricanisme, voilà les seuls ingrédients qui feront démarrer enfin le Continent Noir. La jeunesse d'aujourd'hui doit connaître son passé. La falsification de l'Histoire a trop duré et à nouveau les élections "libres" sont à l'ordre du jour en Afrique.
Djibo Bakary est né au Niger. Il fut un dirigeant célèbre dans toute l'A.O.F. et l'A.E.F. à la veille des indépendances. Ecarté du pouvoir parce qu'on le sentait trop nationaliste, il dut s'exiler de 1959 à 1974. A son retour, il subit la prison durant encore 9 ans.
Aujourd'hui, libre, il milite dans l'Union des Forces pour la Démocratie et le Progrès (U.F.D.P.) dont il est le président.
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