Votre imprimante déroule un document daté de septembre 2999, relatant les rapports entre l’Afrique et les pays du Nord, du XVe au XXe siècle. Incroyable ? Une aventure vécue par des étudiants d'une Haute École de Lausanne, lors de recherches sur le Moyen Âge.
S’interroger sur la technique de transmission de ce texte surgi du futur pose la question de la réversibilité du temps. Le document, demandé par une Assemblée des Peuples de l'État planétaire - et destiné à une Conférence planétaire de janvier 3000 -, s’avère déconcertant. Une documentation du XVIIe au XXXe siècle insiste sur le sextennat 1989-1994, tournant historique, malgré l’égoïsme qui caractérise les rapports Septentrion-Méridion (Nord-Sud). Après l’ultime guerre, au XXVIIe siècle, la société terrestre - à l’orée du IVe millénaire, organisée en Anarcho-Républiques - semble avoir banni les diverses exploitations de l’Homme par l’homme. Les auteurs du Mémorandum sont impitoyables avec un XXe siècle qui, après l’esclavage individuel des Nègres, perpétue l’esclavage collectif colonial, puis néo-colonial, via Banque mondiale, FMI et autres.
Ce Mémorandum étrange - dont la transmission a souffert de nombreuses ruptures - témoigne d’une évolution bizarre du langage. Sa publication suscite aussi un délicat problème juridique : a-t-on le droit de divulguer un document frappé d’un embargo au 12 septembre 2999 ? Les conseils ont estimé qu’on ne peut pas interdire l’impression d’un texte non encore écrit au moment de sa publication.
Au lecteur d’aborder un débat dû à de lointains descendants qui disent échapper à notre « folie mystique » et s’inspirent de principes éthiques que nous osons à peine imaginer. Deux revues de presse (Meridion Africa Standard, Saharapolis et Northwest Septentrion, Neo-Duluth, 21 mars et 23 septembre 2999), et une présentation par le Prof. Max Liniger-Goumaz, assisté de nombreux experts, complètent ce Mémorandum, issu d’un temps à venir, sévère miroir de notre époque.
MÉMORANDUM POUR L’AN 3000
