Brève Histoire de la Guinée Équatoriale

La Guinée Équatoriale fournit un résumé de l’histoire africaine. Ses populations ont été marquées par une Espagne qui a hérité du Portugal de vastes territoires au creux du Golfe de Guinée, en 1778. Mais l’Allemagne, l’Angleterre et la France grignotèrent ses possessions ; en 1900 ne subsistaient plus que la province continentale du Rio Muni et les îles de Fernando Poo et d’Annobon.

Le XXᵉ siècle a été pour la Guinée Équatoriale celui des dictatures, d’abord espagnoles, avec Primo de Rivera et Franco, puis autochtones, avec Macías Nguema et son neveu Obiang Nguema. Depuis l’Indépendance (1968), quarante années d’hommes, qualifiés de « nègres monstrueux » par Mongo Beti, ont accaparé le pays. Népotisme, corruption, torture et assassinats ont poussé à l’exil les ressortissants de ce petit pays d’Afrique noire. Après la mort de Macías, jugé pour génocide, et s’entourant de Cubains depuis 1979, Obiang Nguema a instauré une dictature plus stable, dans laquelle la terreur des militaires se mêle aux ambitions claniques.

Après avoir échoué au XIXᵉ siècle, la France s’est récemment installée dans le pays à travers son aide financière : en 1985, la première banque française émet le premier franc CFA en Espagne ; les multinationales françaises tentent alors, en s’installant, la Compagnie forestière et des mines de Rio Muni, d’échapper à l’ostracisme anti-colonial qui ronge les intellectuels africains. Mais dans ce domaine également, les vieilles rancunes et les intérêts fondamentaux ne se sont jamais conciliés.

Cet ouvrage, écrit par le professeur suisse Max Liniger-Goumaz, est une histoire marquée depuis deux siècles par d’incessantes immixtions étrangères.