Un balcon sur l'Algérois
Dans une langue ciselée, subtile et singulière, jouant avec l’autofiction sans jamais s’y soumettre, Nimrod écrit l’éphémère de deux êtres diamétralement opposés.
Et c’est avec un humour non dissimulé et une touche affirmée d’autodérision que le narrateur de ce livre laisse entrevoir l’attirance toute prédatrice de certaines Blanches pour son corps noir.
" Ma chambre ne passera pas aux aveux. Lorsque j’y pénètre au retour des promenades, je la brusque ou attends qu’elle se livre. Elle n’est pas hostile, mais l’ombre de Jeanne-Sophie y plane, qui me froisse.
J’ai la sensation affolante de faire désormais partie de ceux qui ne s’aiment pas. Mon front est ceint du bandeau de leur confrérie. Les murs me regardent. Ils sont enduits de nuit. C’est elle que je caresse dans mon appartement silencieux. "
Ce livre est le roman d’une fulgurance amoureuse entre un étudiant tchadien et sa directrice de mémoire, une universitaire française libérée, renommée et très habituée à choisir ses hommes, quitte à les conquérir.
Dans le Paris des années soixante-dix entre la Sorbonne, Montparnasse et le boulevard Saint-Germain, le jeune lettré devient donc l’amant d’une femme à qui rien ne peut être refusé. Ivre de cette échappée sensuelle dans une ville habitée d’élégance, il va pourtant devoir mettre fin à l’aventure, savoir se libérer au prix d’une douleur infinie de l’étreinte de cette Belle des Lettres issue de la grande bourgeoisie et coutumière du pouvoir.
Né au Tchad, Nimrod a enseigné à N’Djamena et Abidjan, avant de venir en France où il se consacre à l’écriture.
Il a été rédacteur en chef de la revue Aleph, beth de 1997 à 1999 et coanime depuis 2003 la revue Agotem.
Il a consacré deux essais au poète sénégalais Léopold Sédar Senghor (Tombeau pour Léopold Sédar Senghor).
Poète, romancier à la langue subtile et précise, Nimrod arpente les traces de la mémoire, en particulier celle de l’enfance et de l’adolescence dans ses romans Les Jambes d’Alice et Le Bal des Princes, et dans son récit Le Départ.