La famille, à travers ses fonctions, ses embûches et espoirs
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Les Missirié constituent la plus importante des tribus arrivées de la péninsule arabique au XVIe siècle et ayant maintenu depuis, dans l’Est-tchadien, les traditions de la transhumance.
Ils parcourent ainsi chaque année, du sud au nord et du nord au sud, des itinéraires toujours semblables, dont l’amplitude moyenne de 700 kilomètres a été notablement amputée par la guerre à partir de 1966.
L’activité d’éleveurs de bovidés des Arabes Missirié ayant été progressivement adoptée, au nord du fleuve Batha, par des populations jadis sédentaires, comme les Rattannine, rameau séparé des Zaghawa, une rivalité s’est développée entre eux et les Missirié autour des pâturages et des points d’eau. Aggravée par une fiscalité coutumière héritée, mais aussi détournée des institutions ouaddaïennes, elle devait aboutir à des sanglants combats en août 1947.
L’auteur, membre chef du district d’Oum Hadjer, centre de gravité de la transhumance missirié, au moment même où débutait le conflit, en fait ici le récit, depuis ses origines jusqu’aux interventions pour en éviter le renouvellement et au règlement judiciaire qui lui fut donné en 1949. Il fournit en même temps une « situation » de l’identité et de la géographie des fractions. Elle devrait permettre aux chercheurs à venir de mesurer, sur des bases précises, les modifications que les graves désordres déclenchés au Tchad, moins de dix ans plus tard, allaient apporter à la transhumance.
Pierre Hugot, né en 1915, a servi comme administrateur de la France d’Outre-mer au Niger, au Tchad (15 ans) et au Togo. Délégué de la C.E.E. dans l’océan Indien de 1966 à 1975, il a donné, de 1977 à 1986, à l’hebdomadaire « Marchés Tropicaux et Méditerranéens », de nombreuses études économiques et politiques sur les pays africains. Il est membre titulaire de l’Académie des Sciences d’Outre-mer.
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