Reine Pokou
La romancière Véronique Tadjo revisite en conteuse le mythe de la Reine Pokou pour tenter, peut-être, d'exorciser sa peur et de réinventer l'enfance.
" La légende d'Abraha Pokou, reine baoulé, m'a été contée pour la première fois quand j'avais autour de dix ans.
Je me souviens que l'histoire de cette femme sacrifiant son fils unique pour sauver son peuple avait frappé mon imagination de petite fille vivant à Abidjan. Je me représentais Pokou sous les traits d'une Madone noire.
Plus tard, au lycée, je retrouvai le récit du sacrifice, mais cette fois-ci dans mon livre d'histoire. Un petit encart dans le chapitre sur le royaume ashanti au XVIIIe siècle expliquait que l'exode de la reine et de ses partisans, à la suite d'une guerre de succession, aboutit à la naissance du royaume baoulé...
Plusieurs décennies plus tard, la violence et la guerre déferlèrent dans notre vie, rendant brusquement le futur incertain. Pokou m'apparut alors sous un jour beaucoup plus funeste, celui d'une reine assoiffée de pouvoir..."
Tel est le prélude de Véronique Tadjo dans son roman Reine Pokou.
Née à Paris d’un père ivoirien et d’une mère française, Véronique Tadjo a vécu son enfance et son adolescence à Abidjan.
Elle y a enseigné à l’université, avant de vivre aux États-Unis, au Mexique, en Angleterre et au Kenya, puis de s’installer à Johannesburg où elle enseigne la littérature à l’université de Witwatersrand.
Tout en constituant une oeuvre amorcée avec Latérites en 1984 et destinée au public adulte, elle est l’une des premières femmes africaines à souhaiter consacrer une partie de son travail aux jeunes lecteurs avec des albums dont elle assure souvent elle-même l’illustration.
Fiche technique
- Auteur
- VÉRONIQUE TADJO
- Éditeur
- Actes Sud
- Année
- 2005
- Pages
- 96
- Pays
- Côte d'Ivoire