La grève générale de 1946 au Sénégal. Aux sources du syndicalisme militant
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Soixante ans après « la Toussaint rouge » (1er novembre 1954), date du début de l’insurrection algérienne, l’historiographie connaît un renouvellement des questionnements.
Cette dynamique de recherche est globalement portée par une jeune génération d’universitaires et de chercheurs qui, sans se démarquer totalement de la génération précédente, la renouvelle en grande partie. Celle de l’après-guerre d’Algérie avait posé les cadres généraux de l’histoire de la période et d’une certaine manière « dégrossi » l’histoire de ces années de feu, à travers de grandes « fresques » qui balisaient toute la période, mais plus rarement à travers des travaux ponctuels focalisés sur les principaux acteurs (biographies, portraits et engagements contextualisés).
Ces travaux apportent de nouveaux éclairages sur la compréhension de la guerre. Les approches explorent davantage les racines et les dimensions internationales du conflit. Sont ainsi abordés le rôle de la Hongrie, de l’Italie, d’Israël et de la Croix Rouge. Le caractère nouveau de ces recherches se retrouve également dans l’attention portée aux opinions publiques, à la communication et au rôle de l’imprimé (éditeurs et éditions), aux idéologies, aux représentations et aux pratiques des acteurs de la confrontation (théories et théoriciens de la guerre anti-subversive, combattants et opposants à la guerre), aux rapports hommes/ femmes dans les luttes (militantes et porteuses de valises).
Certaines études descendent jusqu’à la région, à la ville, au village sous forme de monographies, apportant un regard plus localisé et territorialisé sur le conflit (l’action politique en milieu rural, les Aurès, la Kabylie avec la Wilaya III, la manifestation du 14 juillet 1953 à Paris...). La dimension mémorielle est également revisitée non seulement dans une perspective intergénérationnelle, dans ce qu’elle traduit comme recompositions identitaires, mais aussi dans ce qu’elle laisse à voir comme imposition idéologique.
Aïssa Kadri est professeur émérite des universités.
Moula Bouaziz est historien, politologue, chercheur, ses recherches portent sur les questions de violences politiques et de crise en Wilaya 3 pendant la guerre de libération nationale.
Tramor Quemeneur est ATER à l’Université de Paris 8, ses recherches portent sur les désobéissances et les oppositions à la guerre d’Algérie.
Fiche technique