- Nouveau
Kaïdara d’Amadou Hampâté Bâ illustré par Omar Ba
Le récit initiatique de Kaïdara illustré par Omar Ba, artiste peul contemporain
Long poème allégorique en vers libres, le conte Kaïdara fait le récit du voyage de trois hommes sur le chemin de la connaissance de soi et du monde. Guidés par une voix puissante et omnisciente, Hammadi, Hamtoudo et Dembourou se rendent au pays des génies-nains, où ils rencontreront le dieu Kaïdara.
Notes d’Amadou Hampâté Bâ
Introduction de Souleymane Bachir Diagne
Introductions de Christiane Seydou et de Bérénice Geoffroy-Schneiter
40 œuvres d’Omar Ba et 70 détails
Amadou Hampâté Bâ : Un esprit libre et tolérant, un engagement pour la langue et les traditions peules, la transmission des savoirs et des symboles par la poésie
Écrivain et diplomate, Amadou Hampâté Bâ a œuvré toute sa vie à la préservation et à la diffusion du patrimoine littéraire et des traditions orales d’Afrique de l’Ouest.
Né aux alentours de 1901, dans une famille noble à Bandiagara (Soudan français et actuel Mali), Amadou Hampâté Bâ grandit au sein d’une société multiculturelle. Dans sa région natale, les Peuls, peuple dont sa mère est originaire, côtoient les Bambaras, les Dogons ou encore les Toucouleurs.
Amadou Hampâté Bâ reçoit l’éducation traditionnelle de la société peule musulmane et fréquente l’école coranique, où il est formé par le maître soufi Tierno Bokar, qu’on surnommait le Sage de Bandiagara, et qui exerça une profonde influence sur sa pensée et sa spiritualité. Amadou Hampâté Bâ est ensuite forcé de rejoindre « l’école des Blancs » — appelée localement « école des otages » car elle était obligatoire dans le contexte colonial pour les enfants issus de familles africaines nobles. Il y fait l’apprentissage de la langue française. En 1920, il est envoyé en Haute-Volta (actuel Burkina Faso), où il occupe plusieurs postes dans l’administration coloniale, gravissant les échelons par concours internes.
En 1933, il demande un congé sabbatique de six mois et retourne à Bandiagara pour approfondir son enseignement du soufisme, aux côtés de Tierno Bokar. Conscient de l’objectif de formatage poursuivi par l’administration coloniale, Amadou Hampâté Bâ réaffirme au cours de ce séjour son ancrage dans les traditions peules et musulmanes.
Remarqué par Théodore Monod, Amadou Hampâté Bâ rejoint en 1942 l’Institut français d’Afrique noire de Dakar (renommé Institut fondamental d’Afrique noire après l’indépendance du Sénégal en 1960), en tant que chercheur. Il se consacre à la collecte et à l’étude des traditions et des littératures d’Afrique de l’Ouest, sillonnant le terrain à la rencontre des griots, des chefs de villages ou de familles et des aînés détenteurs de cet héritage, au Sénégal, en Guinée, au Soudan français ou encore en Mauritanie. C’est au cours de cette période qu’il consigne les histoires, contes, proverbes et paroles de sagesse qui ont abreuvé sa vie entière et qu’il célèbrera quelques années plus tard en les restituant dans ses ouvrages, parmi lesquels figure le conte initiatique Kaïdara.
Né au Sénégal en 1977 d’un père sérère et d’une mère peule, Omar Ba commence sa formation artistique à l’École des beaux-arts de Dakar, dont il est diplômé en 2002. En 2003, il intègre l’École supérieure des beaux-arts de Genève.
À l’indépendance du Mali, en 1960, Amadou Hampâté Bâ fonde à Bamako l’Institut des sciences humaines, avant de rejoindre le conseil exécutif de l’UNESCO, en 1962. C’est là qu’il prononce un discours essentiel en faveur de la préservation du patrimoine oral africain, et son célèbre cri d’alarme : « en Afrique, chaque vieillard qui meurt, c’est une bibliothèque qui brûle. »
En 1966, Amadou Hampâté Bâ prend part à la conférence de Bamako, initiée par l’UNESCO dans le but d’élaborer un système de transcription des langues africaines.
Le Centre d’études linguistiques et historiques par tradition orale (CELHTO), dédié à la collecte et à l’étude des traditions orales, est créé sur ses recommandations en 1968 à Niamey, au Niger. En 1966, il fait circuler à l’UNESCO une première version en prose du récit initiatique Kaïdara. Ce texte sera réécrit en vers libres et publié dès 1968 par l’association des Classiques africains, dans une version bilingue peule et française.
À partir de 1970, il se consacre pleinement à l’écriture. Il publie L’Étrange destin de Wangrin en 1973 (qui reçoit le grand prix littéraire d’Afrique noire), Jésus vu par un musulman en 1976, mais aussi plusieurs recueils de contes et récits traditionnels à succès, qui seront traduits dans de nombreuses langues — Njeddo Dewal mère de la calamité en 1985, ou encore La Poignée de poussière en 1987. À la fin de sa vie, Amadou Hampâté Bâ travaille également à son autobiographie, qui ne sera publiée qu’après sa mort en mai 1991, en deux volumes : Amkoullel l’enfant peul paraît en 1991 et Oui mon commandant ! en 1994.
En 1974, l’Académie française lui décerne le prix de la langue française pour l’ensemble de son œuvre.
Omar Ba : Un artiste multiculturel, une œuvre foisonnante et polysémique
Vingt ans après son arrivée en Europe, Omar Ba continue de vivre entre les deux pays, développant un universalisme ancré dans différentes cultures. Dans son œuvre se mêlent les influences issues de l’héritage africain dont il est dépositaire, les enseignements de son parcours composite et ses réflexions sur le monde contemporain.
L’artiste est aujourd’hui représenté par la galerie Templon et ses œuvres sont présentes dans les collections du Centre national des arts plastiques en France, la Collection nationale suisse à Bâle ou encore le Louvre Abu Dhabi. Parmi ses expositions personnelles les plus récentes, on peut citer « Omar Ba. Engrenages » (Wilde Gallery, Genève, Suisse) en 2024, « Destins communs » (Kunsthalle, Mulhouse, France) en 2023, « Omar Ba : Political Animals » (Baltimore Museum of Art, Baltimore, États-Unis) et « Omar Ba : Voyage au-delà de l’illusion» (Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles, Belgique) en 2022.
La publication de Kaïdara illustré par Omar Ba aux Éditions Diane de Selliers sera accompagnée d’une exposition de ses oeuvres à la galerie Templon à Paris à partir de fin octobre 2024.
Fiche technique
- Auteurs
- Amadou Hampâté Bâ, Omar Ba
- Éditeur
- Editions Diane de Selliers
- Année
- 2024
- Pays
- Mali