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Sang noir regroupe 46 poèmes écrits entre 1948 et 1951 réunis en six parties.
« Métaphysique du cri » selon l’expression de Francisco Noa, la poésie de Noémia de Sousa est un témoignage poétique inédit de la lutte pour l’émancipation du peuple mozambicain sous domination coloniale portugaise. Ces poèmes dénoncent l’asservissement social, culturel et économique des Mozambicains et exhortent à la lutte et à l’affirmation culturelle. Ces poèmes tour à tour incantatoires et narratifs mêlent langue portugaise et langue ronga. La musique – le blues et le jazz – est une autre influence.
Publier Sang noir aujourd’hui en français permet d’établir des ponts avec l’histoire littéraire notamment francophone et le mouvement de la négritude mais c’est aussi donner à lire l’œuvre d’une femme dont la trajectoire individuelle est intimement liée à l’histoire du XXème siècle. Sa poésie rencontre aujourd’hui un large écho au Mozambique notamment auprès des jeunes générations.
Noémia DE SOUSA, (Carolina Noémia Abranches de Sousa) est née le 20 septembre 1926 à Catembe au Mozambique, au bord de l’océan Indien.
D’ascendance afro-luso-goanaise par son père et allemande et ronga par sa mère, Noémia de Sousa compose l’essentielle de son œuvre entre 1948 et 1951. Exilée à Lisbonne, elle participe activement à la création des mouvements de libération des pays africains, colonies portugaises. Suite à la répression de la police politique, elle s’installe en France jusqu’en 1973. En 1966, la revue Présence Africaine consacre un numéro à la Nouvelle poésie du monde noir avec entre autres Noémia de Sousa. Elle traduit également en portugais le Discours sur le colonialisme d’Aimé Césaire.
Retournée au Portugal, elle travaille pour l’agence Reuters. La Révolution des œillets le 25 avril 1974 met fin à la dictature portugaise et le 25 juin 1975 le Mozambique devient indépendant. Elle s’éteint à Caiscais au Portugal, le 4 décembre 2002.
Fiche technique