À l’heure où l’épouse de Moktar Ould Daddah décide de faire venir un nouveau toubab pour créer une télévision et réorganiser le cinéma en Mauritanie, la sécheresse sévit et le pays est en guerre contre le Polisario.
La tâche sera difficile pour ce Blanc venu d’Europe qui va rapidement se heurter aux diverses ethnies : les Maures (Touaregs), et les tribus noires du fleuve Sénégal, chacun reproduisant dans le monde moderne les exigences de sa caste. Les toubabs se déclinent en bien des versions.
Prompts à la critique, ils ne dissimulent pas leur sentiment de supériorité mais on comprend au fil du récit leur attachement aux indigènes et à quel point Maures et Noirs sont devenus une partie d’eux-mêmes dont ils ne sauraient se passer.
Ils apparaissent alors émouvants par toutes leurs contradictions et leurs faiblesses, bons et mauvais à la fois, tendres et sans pitié, généreux et mesquins, sûrs d’eux et pourtant égarés.
Dans cet environnement austère, où l’harmattan, vent de sable, exacerbe tout conflit, le couple voit ses liens se renforcer.
Est-ce donc cet environnement sans limite, ce nomadisme propre à la nature humaine, qui permettent à l’homme blanc de retrouver une liberté d’esprit difficilement compatible avec la société occidentalisée ? Un roman inspirant, rythmé et jalonné de scènes cocasses.