Venavi et Hohovi, au Ghana, au Togo et au Bénin, désignent aussi bien les jumeaux vivants que les statuettes qu’on leur substitue à leur disparition.
Ilssont respectés et redoutés parce qu’ils sont un signe des divinités du vodũ et qu’on leur prête de grands pouvoirs.
C’est pourquoi l’usage veut, depuis plusieurs siècles, qu’un ensemble de rituels et de cérémonies leur soient consacrés pendant leur vie ; et qu’en outre, au décès des jumeaux, on fasse sculpter leur statuette qui les remplacera auprès des vivants, assurant à ces derniers protection et bénédiction. Bien que ce culte domestique unique au monde demeure très vivace et que certaines de ces statuettes soient des œuvres d’art recherchées par les collectionneurs, leur singularité jusqu’à présent trop peu étudiée méritait d’être plus amplement dévoilée.
Angelo Micheli est historien des arts africains et photographe.
Il étudie les cultures de plusieurs sociétés d’Afrique occidentale et plus particulièrement celles qui, au Bénin et au Togo, concernent les cultes des jumeaux et les productions rituelles et artistiques qui en découlent.