Le Cavalier et son ombre
Roman lyrique et grave, Le Cavalier et son ombre dit superbement la déchirure de l’écrivain sénégalais Boubacar Boris Diop, qui ne sait si ses textes s’adressent à l’abîme ou à des êtres de chair et de sang.
Dans une petite ville, un voyageur solitaire attend une embarcation : quelque part au-delà du fleuve, Khadidja, celle qu'il a aimée autrefois, lutte sans doute contre la mort.
Pendant trois journées d'attente, l’homme chemine dans sa propre mémoire : sa rencontre avec la jeune femme dans cette lointaine ville européenne, leur vie commune au pays, la déchéance et les humiliations.
Où trouver, dans les décombres du passé, « quelque chose qui ressemble à un commencement » ? Peut-être dans cet étrange contrat accepté par Khadidja, à bout de misère : s’asseoir chaque jour devant une porte ouverte sur l’obscur, et parler à un être invisible… Imaginer sans relâche de nouvelles fables, et l’identité de leur destinataire : jusqu’à sombrer dans la folie et disparaître.
Le Cavalier et son ombre est tissé des récits de Khadidja et du narrateur, tantôt réalistes tantôt hallucinés, toujours porteurs du malheur d’un continent étranglé par tant de désastres.
Pourtant, au milieu des flammes de la guerre civile, alors que les troupes étrangères reviennent prendre possession du pays, la quête du salut demeure, symbolisée par cet enfant mythique revenant de conte en conte, qui « n’a eu le temps ni de vivre ni de mourir ».
Boubacar Boris Diop a suivi des études supérieures de philosophie, de littérature et de journalisme au Sénégal. Il intervient en tant que « visiting professor » dans différentes universités en Afrique, aux Usa, au Liban, au Canada et en Europe. Il anime par ailleurs de nombreux ateliers d'écriture, au Sénégal, au Mali, au Niger et au Burkina Faso.
Ancien Directeur de publication du mensuel d'analyses Démocratie et du quotidien indépendant d’information générales Le Matin, il collabore aujourd’hui à de nombreuses revues (la Neue Zürcher Zeitung, Le Monde diplomatique, Internazionale).
Membre du Forum social africain, il a participé à ce titre au Forum social mondial de Porto Alegre en 2003.
Il est l’auteur de nombreux ouvrages, notamment : Thiaroye terre rouge (théâtre, L’Harmattan, 1981), Les tambours de la mémoire (roman, Nathan, 1987, et L’Harmattan 1990), Le Cavalier et son ombre (roman, Stock, 1997, et Philippe Rey, 2010), Murambi, le livre des ossements (roman, Stock, 2000), Négrophobie (essai en collaboration avec Odile Tobner et François-Xavier Verschave, Les Arènes, juin 2005), Kaveena (roman, Philippe Rey, 2006), L’Afrique au-delà du miroir (essai, Philippe Rey, 2007), Les petits de la guenon (roman, traduit librement de son roman en wolof Doomi Golo par Boubacar Boris Diop lui-même, Philippe Rey, 2009).
Il a collaboré à l'ouvrage L'Afrique répond à Sarkozy. Contre le discours de Dakar, publié par nos soins en février 2008. Il a également contribué à des collectifs de nouvelles (Les chaînes de l’esclavage, Massot, 1999 ; L’Europe vue d’Afrique, Le Figuier, Bamako) et à des scénarios de films (Le prix du pardon de Mansour Sora Wade, Un amour d’enfant de Ben Diogaye Bèye).
Les romans du Sénégalais Boubacar Boris Diop sont une méditation sur la condition humaine à travers les tragédies et les espérances de l’Afrique.
Fiche technique
- Auteur
- BOUBACAR BORIS DIOP
- Éditeur
- Philippe Rey
- Année
- 2010
- Pages
- 240
- Pays
- Sénégal