Le village Misso-Potty était né du regroupement forcé de trois sous-groupes ethniques du pays des Babolas : les Modzongos, les Ngognos et les Bongandzas.
Au contraire des jeunes qui étaient parvenus à briser les barrières culturelles, les vieux, eux, peinaient encore à se délester des ressentiments ancestraux.
Le Modzongo, par exemple, grand pêcheur, continuait à détester le Ngogno, grand forestier, simplement parce que ce dernier s’alimentait d’escargots et d’insectes.
C’est ainsi qu’un Modzongo, le nommé Mobali, était farouchement opposé au mariage de son fils Bolingo avec Motéma, une fille Ngogno.
Obsédé par le projet de les désunir, Mobali élabora imprudemment une simulation pour faire douter son fils de la confiance de la jeune fille : il le fit passer pour l’auteur du fictif homicide de Bita, un adolescent Ngogno disparu en forêt.
Sous l’effet de la colère provoquée à dessein par son amant Bolingo, Motéma divulgua cette fausse information, et une guerre civile sans merci éclata.