Jardins d'exil
Montreuil, janvier 2011, la vie d’Alejandro bascule. Jeune paléogénéticien, il apprend que sa sœur est gravement malade.
De l’autre côté de la Méditerranée, tandis que la place Tahrir bat au son de « dégage Moubarak », son ami archéologue Sacha sauve un mystérieux journal intime datant du VIe siècle.
Pour Alejandro, ces deux évènements concomitants, a priori sans lien, marquent le début d’un long parcours initiatique et introspectif de six mois, aux confluences des siècles et de la Méditerranée. Mystérieux et profond, Jardins d’exil est sujet à de multiples interprétations, intenses.
D'une belle complexité, d'une complexité qui se livre à nous, qui nous élève. C'est un livre essentiel pour mieux cerner les enjeux de notre monde ; il ne se contente pas de mimer nos vices et nos vertus dans un récit où la seule nouveauté serait l'introduction des nouvelles technologies, de projeter dans le futur les tares de notre monde moderne, ou de dénoncer des faits de société, crimes et autres dysfonctionnements à la manière d'un procès-verbal. Il nous plonge dans le plus lointain passé, le fait résonner avec notre présent pour montrer tout autant la continuité des drames humains que l'infinie variété de leur mise en scène.
Les corps s'intriquent, dialoguent dans leur sang, à travers les restes qu'ils nous laissent à explorer, connaissent aussi bien notre passé que notre futur, atteignent nos rêves, notre inconscient, changent le monde enfin, en silence, au milieu du vacarme incessant des guerres, des révolutions et des crises.
Il existe un ailleurs, un jardin d'exil, mais cet ailleurs n'est pas celui que l'on croit ; ce n'est pas un jardin d'Éden impersonnel. Cet ailleurs est à chercher dans le lien qui nous unit à chaque chose, présente ou passée, à chaque être, vivant ou mort. Ce lien manquant est précisément à chercher là où il semble ne rien se passer, ou pas grand-chose, dans la chambre du dormeur, dans la tombe du trépassé, au chevet du malade ou de manière générale chaque fois que quelque chose de beau nous surprend : un paysage, un morceau de musique, une étreinte, un bel ouvrage.
Yanis Al-Taïr nous livre ainsi un roman érudit et foisonnant, ample et généreux, aux frontières du soi, du corps et de notre identité. Il explore avec justesse et sensibilité l’intrication de l’intime et des civilisations, pour qu’émerge enfin, au bout du chemin, un nouveau récit, un nouvel exil.
Auteur né à l'aube des années 80, à Rabat, Yanis Al-Taïr a passé ses jeunes années au Maroc, en France et aux États-Unis.
Cette ouverture vers le monde a éveillé son attrait pour les langues, à l’art et aux cultures du monde entier. Dès l’adolescence, il a pris goût à la littérature grâce à l’impressionnante bibliothèque familiale, s'abreuvant d'écrivains internationaux : Proust, Kundera, Garcia Marquez, Borges, Saramago, Pessoa, Mishima, Yourcenar, Dostoïevski, Mahfouz, Maalouf, al-Aswany, etc. Au lycée, il écrivait des nouvelles, poèmes, essais et articles dans la presse spécialisée (écologie et climat). Curieux de tout, il a longtemps hésité entre des études littéraires et scientifiques. Il opta finalement pour ces dernières, en obtenant un diplôme d'ingénieur centralien, sans jamais oublier sa passion de jeunesse.
Aujourd’hui, père de deux enfants, son écriture allie précision et générosité, amplitude et ellipse, créant ainsi une mélodie rythmée et envoûtante. Ses récits associent finesse psychologique, intrigue, digressions philosophiques et force poétique. Jardins d’exil est son premier roman, publié aux Éditions du Lointain en 2024.
Fiche technique
- Auteur
- YANIS AL-TAÏR
- Éditeur
- Editions du Lointain
- Année
- 2024
- Pages
- 342
- Pays
- Maroc