Soul Makossa Man
Ce beau livre rend hommage, en photographies et en textes, au saxophoniste camerounais Manu Dibango qui, durant plus de 60 ans, a sillonné le monde et côtoyé les plus grands artistes.
Il y a des hommes ou des femmes que vous croisez sur votre chemin, qui vous marquent pour la vie. Je me rappelle avoir vu pour la première fois Manu Dibango à Douala au Cameroun en 1973. Tout le monde ne parlait que de lui et de « Soul Makossa ». J'avais 9 ans, j'assistais avec mon père au premier Festival des musiques camerounaises au stade omnisport de Bépanda, un quartier de la ville. Ce soir-là, j'ai vu passer les stars de la musique camerounaise de l'époque: André-Marie Tala, François Missé Ngoh, Les Black Styls, Rachel Tchoungui, Ekambi Brillant et bien d'autres. Le saxophoniste était la superstar de l'événement. Depuis lors, je n'ai cessé d'écouter sa musique.
Manu Dibango est né le 12 décembre 1933 au Cameroun et décédé le 24 mars 2020 en France. Il est l'un des plus grands instrumentistes d'Afrique, une icône. Sa musique s'écoute sur tous les continents. Il a mis le Cameroun en lumière grâce à son « Soul Makossa » universel.
J'ai photographié pour la première fois Manu Dibango le 3 décembre 1997 lors du 50e anniversaire de la revue Présence Africaine à l'UNESCO à Paris. Parmi les intellectuels se trouvaient Bernard Dadié, Wole Soyinka, Henri Lopes, Christiane Yandé Diop et bien d'autres. J'étais à peine entré dans l'amphithéâtre où se tenait la conférence que j'aperçus le crâne de mon idole. Il était assis sur le côté dans l'allée centrale. Le regard illuminé, je me suis approché de lui pour le saluer. Poliment, il m'a tendu la main. Je n'en revenais pas, je me tenais là en face de celui dont la musique a bercé mon adolescence. Je lui ai alors demandé si je pouvais le photographier. Il a acquiescé, je me suis exécuté.
Depuis cette première rencontre, je ne ratais pas l'occasion d'assister à ses concerts et de le photographier.
À travers ce beau livre, on découvre le musicien, le visionnaire. le philosophe, l'homme des médias, le conteur, le créateur. Il était le grand-frère, Papa groove, Papy groove. Celui dont le rire est synonyme de joie et de musique. J'ai voulu réaliser le livre que Manu Dibango aurait aimé.
Samuel Nja Kwa travaille et vit entre la France et l’Afrique.
Suite à des études en sciences politiques (Université du Québec à Montréal), il devient à la fois journaliste, photographe et animateur de la vie culturelle et artistique, au Cameroun.
Il a collaboré avec de grands magazines : Miss Ebène, Jazz Hot, la Revue Noire, Africultures, Créola, Jeune Afrique, les Cahiers du jazz, Forbes Afrique. Son expérience professionnelle diversifiée témoigne de l’étendue de son registre.
En 1996, il s’intéresse de plus près au Jazz et aux musiques africaines. Il réalise plusieurs portraits d’artistes.
Depuis 1997, Samuel Nja Kwa a pris part à plusieurs expositions, individuelles et collectives. En tant que commissaire, il a organisée « Impressions Mémorielles », une exposition collective au musée de l’Homme à Paris du 10 mai au 10 juillet 2017.
Après « Minorité Visible, Cinéma Invisible » diffusé en 2011 (éditions Dagan), Il publie en 2014 un beau livre intitulé « Route du Jazz » (éditions Duta).
Fiche technique
- Auteur
- SAMUEL NJA KWA
- Éditeur
- Editions Duta
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