La malédiction d'Abomey

Julie crie tellement que je suis obligé d'entrer dans la cabine pour l'apaiser. Je la vois trembler. Je la prends dans mes bras et elle se met à pleurer. J'essaie de la câliner.

Sara sort de la cabine à pas lents et rejoint son mari dans le couloir. Elle murmure quelque chose à son oreille et les deux quittent les lieux. Ce n'était pas tôt, pensai-je. Nous restons assis sur le lit pendant un long moment. Le médecin-traitant entre dans la cabine.

Trente ans auparavant, les parents de Julia (deux allemands) avaient visité Abomey et sa mère était tombée sous le charme de ce qu'elle considérait comme une statuette mais qui n'était en réalité qu'une divinité. Devant le refus du propriétaire de la lui céder à n'importe quel prix, elle décide de la subtiliser et de prendre le large nuitamment avec son mari.

Le devin leur conseille alors de restituer la divinité à son propriétaire dans une semaine, sinon les déboires qui jonchent déjà la vie de leur fille Julia mariée à un africain iront crescendo et seront irréversibles.

Commence alors une course effrénée contre la montre pour retrouver la divinité et la restituer à son propriétaire à Abomey, au Bénin.