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MON PÈRE, MON BOURREAU
TRADUCTION DE L'ARABE, ÉCRIT PAR LE ROMANCIER MAROCAIN: MIMOUN EL OUALIDI
« Je viens d’achever dix années pleines d’amertume.
Je sors directement de l’enfer et d’une horreur qui ne devraient laisser impassibles et indifférents même pas les roches muettes et inertes.
J’avais subi au cours de ces années toutes sortes de supplices et de coups avec tous les moyens de bord ; des bâtons, le manche de la pioche ou de la fourche, des bouts de tuyaux, des ceintures en cuir avec une boucle métallique et même les clés à pipe, avaient gain de cause de mon petit corps malingre.
Je subissais la séquestration, les gifles, le piétinement, le ligotage à l’instar des bêtes et la faim durant des jours et des nuits.
Je devais dormir à même le sol couvert de paille qui puait l’urine et la bouse à côté des vaches.
Je passai une longue période comme si j’étais enfermé dans un camp de concentration nazi.
Je n’avais pas le droit d’ouvrir la bouche sinon mon geôlier n’hésitait pas à m’insulter et à me battre jusqu’à ce que je perdisse toutes mes forces et ma connaissance.
Il m’interdisait de demander du pain ou de l’eau si j’avais faim ou soif.
Je devais attendre qu’on dressât la table pour manger tout seul à l’écart des autres."
Abdelillah Iharchafan, 62 ANS, de nationalité marocaine.
Diplômé de l'école normale supérieure en traduction.
Ancien professeur de traduction, de la communication et des techniques d'expression.
J'ai déjà publié chez Muse un recueil de nouvelles intitulé Michaëla.
Fiche technique
- Auteur
- ABDELILLAH IHARCHAFAN
- Langue
- Français
- Éditeur
- Éditions Muse
- Pays
- Maroc