Les populations gbe (Ewe) du Golfe de Guinée en Afrique de l'Ouest
Contribution de la linguistique historique à la connaissance de leur histoire, de leur peuplement et de leurs migrations
On note un lien intime entre l’histoire des migrations des populations gbe (Ewe), fruit des civilisations Aja-Tado et Gain-Mina, et les changements linguistiques survenus dans la langue-mère, le pGbe.
Ces changements concernent, entre autres, les implosives */ɓ, ɗ/ (devenues /b, ɖ/ dans tous les dialectes actuels) et */xw, hw/ devenus /xw,hw, p,ƒ , ʋ/ dans certains dialectes.
Les populations phla-phera, les premiers à émigrer de Tado vers le XIIème-XIVème siècle, ont conservé les propriétés phonologiques du pGbe où */ɓ, ɗ/ ne modulent pas le ton H radical.
Tado connaîtra les migrations de Notse et fon (Alada) vers le XVème siècle aussi.
La nationalité bhe de Notse a été marquée, entre autres, par le changement */xw, hw/ → /ƒ , ʋ/, alors que la nationalité fon est marquée par le maintien de ces phonèmes de la langue-mère (de même que chez les premiers migrants d’Aja-Tado, les phla-phera).
Vers la moitié du XVIIème siècle, des populations allogènes aux Aja-Tado, les Ga et Fanti du Ghana, voulant avoir accès à la côte pour le commerce international, créèrent les royaumes de Gliji et d’Anɛxɔ: c’est la naissance de la nationalité gain marquée par le changement */xw, hw/ → /p (xw) , hw/.
Flavien GBETO est professeur titulaire (CAMES) à la retraite en africanologie, Doyen honoraire des Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines, et Faculté des Lettres, Langues, Arts et Communication de l’Université d’Abomey-Calavi où il exerça pendant un peu plus de trente-huit ans en tant qu'enseignant-chercheur.
Fiche technique
- Auteur
- FLAVIEN GBETO
- Langue
- Français
- Éditeur
- Éditions universitaires européennes
- Pays
- Bénin
30 autres produits dans la même catégorie :
Voir toutManden Si Ou les noms de famille du Manden et autres traditions des mandenkas
- Nouveau