Morale et politique. Le Bonheur selon les Anciens grecs et Rousseau

La double manifestation du Bonheur : compréhension et extension de mon livre

<br /> Appréhension et extension de mon livre sur le Bonheur<br /> <br /> La contingence existentielle modale ou radicale soit-elle, nous semble-t-il, rend la question du bonheur problématique. Mais nonobstant ce caractère mouvant de la vie, l'homme a la possibilité d'opérer le choix entre un bien-être de la solitude et celui de l'ensemblitude. Pour ainsi dire, la disposition agréable de notre corps et de notre esprit pourrait effectivement se manifester doublement. <br /> D'un côté, nous l'avons dit, par la solitude et le silence. C'est-à-dire, le repli sur soi ou le contentement de soi est une expérience du bonheur personnel qui se réalise à l'écart de l'effervescence des villes. Partant de là, ce bonheur de la solitude renvoie effectivement à la réalité constante et dynamique du sujet comme substance pensante. Dans ce cas de figure, le Bonheur de la solitude est spécifiquement l’organisme constitutif et participatif de la prise de conscience de soi de notre individuation. C’est pourquoi, finalement, la question du Bonheur non seulement est au centre de vifs et multiples débats philosophiques, mais également elle apparaît comme une problématique recouvrant la plénitude de toute existence. A cet égard, la pensée philosophique, en substance, se veut comme un écart. Un écart vis-à-vis du monde afin de bien pouvoir l’interroger, et donc de comprendre finalement la satisfaction d’une existence agréable de l’être. Descartes l’aurait compris lorsqu’il se retire en Holland pour trouver le calme, la paix et silence. Ce sont ces moments de solitude dont il avait besoin pour approfondir ses recherches sur les méditions. De même, Jean-Jacques Rousseau l'aurait vécu en se retirant dans la campagne, à l’île de Saint-Pierre au milieu du lac de Bienne, où il se satisfait du Bonheur de la solitude. C’est donc loin de la société avec ses abus de consommation et de technologie qu’il effectivise ce Bonheur solitaire, dans une vie simple et conforme à la nature « Les Rêveries du promeneur solitaire ». Somme toute, Cet appel à la méditation, à l’introspection que Rousseau propose comme le chemin du bonheur individuel, de soi et pour soi, est un héritage socratique : réussir à se gouverner soi-même « connaît-toi toi-même ». Le bonheur est ainsi un accord de l’homme avec son âme et son attitude en harmonie avec les principes de la nature. Par extension, c’est la dimension morale du Bonheur, si l’on peut ainsi le dire. <br /> De l’autre, le Bonheur de l’ensemblitude ou politique se comprend dans l’organisation de la société telle que pensée par Rousseau dans « Du Contrat social ». C’est le sacerdoce de la philosophie politique qui consiste à penser les différentes possibilités d’une éventuelle structuration sociétale optimale. Pour dire les choses autrement, le bonheur des citoyens est le but, ou l’un des buts, de toute organisation politique plausible. En effet, la politique et le bonheur sont consubstantiels au-delà de leur dissemblance. En un mot, tout gouvernement est institué pour garantir à l’homme la jouissance de ses droits naturels et imprescriptibles. A partir de là, il est fort probable de comprendre que la philosophie politique est un facteur médiatique qui permettrait de penser la crise du monde afin d’offrir les possibilités de connaître un monde meilleur. Un univers politique meilleur faisant bon-vivre. In fine, la vocation politique est de se mettre au service du peuple. A l’évidence, le bonheur politique c’est la satisfaction d’avoir accompli une grande tâche pour le bien de l’ensemble d’individus, de la communauté. Dans cette perspective, la politique doit structurer et organiser la capacité d’individus à vivre en société paisiblement. Ce n’est que dans cette visée que la politique retrouve ses lettres de noblesse, sa vocation première.<br /> <br /> Christian Dior MOULOUNGUI, Doctorant en Philosophie, jeudi 10 novembre 2022. <br /> <br /> <br /> <br />