La figure de Wεεmba ou le sens de la grâce royale chez les Moose

Le Burkina est un jeune État constitué de plus d’une soixantaine d’identités culturelles.

La gestion de l’État moderne fondée sur des valeurs héritées de l’Occident se trouve confrontée aux réalités issues des valeurs ethniques précoloniales, que l’on nomme pudiquement de pesanteurs socioculturelles.

L’administration de la justice n’échappe pas à cette dualité.

La justice moderne, d’essence occidentale, est étrangère à la majorité de la population et lui semble si lointaine et si étrangère qu’elle s’en méfie.

Mais, la justice dite traditionnelle n’est pas reconnue et n’a aucun fondement légal.

Justice dite moderne, qui souffre de tant de maux, gagnerait à se rapprocher des mécanismes de justice traditionnelle, au grand bonheur des populations.

Dans le Moogo précolonial, et même de nos jours, il existe une figure qui est chargée de demander et d’obtenir la grâce royale, quelle que puisse être la faute commise; il s’agit de la Wεεmba que l’on retrouve aussi bien à Ouagadougou, dans le Boussouma que dans le Yatenga.

A partir des devises de la figure emblématique de la «Wεεmba», il sera examiné les procédés de la médiation, de la justice et du pardon chez les Moose.