Madame l'eau
Un des seuls films sur le développement où l’on considère qu’une des conditions du développement est l’humour !
Madame l’eau
de Jean Rouch (1992 - 102 minutes - couleur)
Rouch gang (La Bande de Rouch)
de Steef Meyknecht, Dirk Nijland et Joost Verhey (1993 - 70 minutes - couleur et N&B)
Au début, on trouve un drame : la sécheresse qui sévit au Niger, l’ensablement du fleuve, le manque d’eau. À l’arrivée : une forme de comédie où l’on suit les nouvelles tribulations de Damouré, Lam et Tallou, partis cette fois pour un voyage d’études en Hollande, à la façon des Lettres persanes de Montesquieu. Infatigables globe-trotters, ils reviennent ensuite au pays avec de merveilleuses histoires et l’intention de construire leurs propres moulins.
Après Jaguar (1967), Petit à petit (1970) et Cocorico, Monsieur Poulet ! (1974), quel plaisir de retrouver ce trio de philosophes faussement candides et d’anthropologues farceurs, plus que jamais cousins africains de Bibi Fricotin. Avec Jean Rouch, ils ont fini par former une unité insécable, un véritable corps commun : « Dalarouta » comme ils se nomment, petite enseigne artisanale et libertaire de cinéma nomade où il suffit d’allumer la mèche pour que la réalité dérive aussitôt du côté de la fable et de l’enchantement.
Au festival de Berlin, Madame l’eau reçut le grand prix international de la paix.