Depuis la fin du siècle dernier, l’Afrique n’a cessé d’être un formidable terrain d’investigation pour de nombreuses générations de scientifiques et d’anthropologues.
Longtemps considérée comme haut lieu de la traite négrière, l’Afrique de l’Ouest subit de nombreuses influences, sans que cela n’altère les croyances et les convictions de certains peuples autochtones.
Située dans l’extrême Nord-Ouest de la Sierra Leone, à quelques kilomètres des plateaux qui bordent la Guinée, la région de Kabala se veut une porte ouverte sur l’un des plus mystiques groupes indigènes que compte le pays : le peuple LIMBA.
Profondément influencés par leurs origines culturelles et religieuses, les LIMBA ont toujours fait preuve de courage et de dévotion envers ce qui est aujourd’hui « leur Univers ».
Terre de tous les sacrifices, tantôt capricieuse, tantôt généreuse, ils le doivent en partie au prix de sacrifices de la main des hommes, pour qui le tribut est parfois lourd de conséquences.
Environnement hostile, santé précaire, malnutrition, autant de paramètres qui exposent ces populations isolées à des risques bien réels, voir dramatiques.
Dans la pensée LIMBA on considère que l’homme est formé de chair et de certains principes spirituels, ainsi on admet que de multiples facteurs, humains ou non, rationnels ou irrationnels, animés ou inanimés, puissent se trouver à l’origine d’une souffrance. Pour s’en protéger des solutions existent.
Ici les sorciers, les magiciens, les guérisseurs ou encore les féticheurs, tous incarnent l’âme de l’Afrique, auxquels on attribue de grands pouvoirs.
L’usage des pratiques occultes paraît banale dans le quotidien de ces populations. Pourtant à chaque époque, par fidélité ou par conviction aux traditions primitives, ces Maîtres se sont imposés, offrant aux malades des solutions réelles de bien-être social et spirituel.
Si aujourd’hui la légitimité de ces confréries est reconnue, ne serait-ce pas en raison de la fragilité et de l’imperfection de la nature humaine ?
Sierra Leone
