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LAYE KOUYATE, dans le sillage des grands griots

Patrimoine revisité

Descendant d'une grande lignée de griots, Laye Kouyaté compose et chante en wolof.

Il revient sur ses différents albums et ses rencontres musicales, alors que son nouveau single, "Afrique en retard" vient de sortir.

Comment avez-vous décidé de consacrer votre vie à la musique ?

Laye Kouyaté : Quand on est fils ou petit-fils de griot, on n'échappe pas à son destin. Mon enfance a été baignée par la musique, le rythme. Mon grand-père Mamadou Kouyaté était joueur de kora et faisait partie des griots attitrés de l'ancien président du Sénégal, Léopold Sédar Senghor. Dans ma famille, la musique, et notamment la kora, résonnait à tout moment. Mon oncle Soriba Kouyaté était un des meilleurs joueurs de kora de son temps. Mais moi j'ai choisi un autre instrument, qui est la voix.

En quoi votre rencontre avec Ablaye Cissoko a-t-elle été déterminante ?

Laye Kouyaté : Ablaye Cissoko est pour moi comme un père spirituel, avec lui j' ai découvert le professionnalisme, la rigueur à travers des tournées en Afrique et en Europe et la confiance en moi.


Comment avez-vous créé le groupe Kounouma en 2003, orchestre de musique mandingue dirigé par votre frère Alioune Kouyaté ?

Laye Kouyaté : A mon arrivée en France, la collaboration avec mon frère était comme une évidence.

Votre groupe D'jam Tribu mélange les sonorités mandingues avec plusieurs genres. Comment cette fusion et l'album "N'Ddaje" ont-ils vu le jour ?

Laye Kouyaté : Au départ, nous avions collaboré pour une série de concerts dans le sud de la France et, à chaque fin de concert, le public demandait un CD. La suite s'est faite tout naturellement. L'album N'Daje voit le jour en 2014 produit par l'association La Casa Musicale .

Comment aviez-vous collaboré avec le bassiste Eric Ragu, autour de l'album "Il y a" ?

Laye Kouyaté : Eric Ragu, ancien bassiste du groupe D'jam Tribu, souhaitait, après son départ, cette collaboration avec ma voix pour produire l'album "Il y a", un album pop-rock Afro-européen parrainé par France Ô.

Quel a été le déclencheur pour votre album "Degglu", paru en 2014 ?

Laye Kouyaté : Au cours d'une immersion au Sénégal, et en quête de nouvelles expériences, j'ai naturellement eu envie de collaborer avec des musiciens sénégalais et d'explorer d'autres facettes de la musique sénégalaise.


Vous avez assuré les premières parties de plusieurs grandes icônes, comme Manu Dibango, Youssou N'Dour, Tiken Jah Fakoly ou Touré Kunda. Quels souvenirs en gardez-vous ?

Laye Kouyaté : J'ai eu beaucoup de chance de partager l'affiche et la scène de ces grandes icônes de la world music et j'en garde de merveilleux souvenirs, beaucoup d'expérience et d'humilité .

Comment l'inspiration vous vient-elle habituellement ?

Laye Kouyaté : La plupart de mes chansons me viennent en marchant dans la nature.

Pourriez-vous nous traduire une partie de votre chanson "Afrique en retard "?

Laye Kouyaté : Dis moi pourquoi l'Afrique est en retard ? Il est temps de prendre conscience et de changer de mentalité. Et parfois je me demande ce que l'on a fait au bon Dieu


Comment décririez-vous la scène musicale à Thiès, dont vous êtes originaire ?

Laye Kouyaté : Je suis né à Thiès, mais j'ai grandi à Dakar. La scène musicale sénégalaise est bien active et innovante que ce soit à Thiès, Saint-Louis, ou Dakar.

ZOOM

L'album "Aduna"

Pourriez-vous nous dire quelques mots sur votre premier album, "Aduna", paru en 2009 ?

Laye Kouyaté : "Aduna" est un album à la croisée des sonorités traditionnelles du Sénégal et de la musique occidentale contemporaine, du jazz à la pop, du m’balax au reggae, où je raconte notre quotidien, la vie, l’amour, la grandeur, la misère… pour un ensemble coloré et sensible, qui nous promène à travers le monde.

Matthias Turcaud