Il a sorti, début septembre, l'EP "Moussolou", qui veut dire "femmes" en bambara.
Nous avons pu nous entretenir avec l'une des membres, la chanteuse sénégalaise Seny.
Comment le goût de la musique vous est-il venu ?
Seny : Le goût m'est venu naturellement, car j'ai été très tôt bercée par la musique traditionnelle.
Que vous ont apporté les "ndeup" entendus pendant votre jeunesse ?
Seny : Les chants « Ndeup » m'ont apporté beaucoup, car ce sont des chants très captivants, mélancoliques et envoûtants, ce sont des chants qui marquent toute une vie.
Quelle était la place de la musique dans le village de Tataguine où vous avez grandi ?
Seny : La musique était présente partout au village, dans toutes sortes de cérémonies : baptême, mariage, lutte traditionnelle, fin des récoltes...
Comment avez-vous décidé de reprendre une chanson de Khar Mbaye Madiaga et Mahawa Kouyaté ?
Seny : J'ai repris le morceau car j'aime leur façon d'écrire et de chanter le texte.
Vous avez également repris un chant traditionnel sérère et "Redemption Song" de Bob Marley. Qu'est-ce qui a motivé vos choix ?
Seny : J'aime la profondeur des textes ainsi que l'interprétation d'artiste comme Bob Marley et Rémi Diegane Diouf, c'est pourquoi j'ai décidé de reprendre "Redemption Song" et "Ndol".
Comment vous êtes-vous retrouvée sur le projet de O'Sisters ?
Seny : J'ai connu le projet O'Sisters via les réseaux sociaux. La percussionniste du collectif, Narjess m'a présentée Missill, qui est à l'origine de O'Sisters, pour faire partie du projet dont les valeurs me ressemblent.
Qu'est-ce qui vous plaît dans la musique de manière générale ?
Seny : Ce qui me plaît dans la musique c'est l'échange de culture, le partage, j'aime la mixité.
Comment l'inspiration vous vient-elle habituellement pour une chanson ?
Seny : J'écris en fonction de ce que j'ai vécu et ce que je vis actuellement, mes textes parlent des inégalités, du traitement des enfants, de la mise en valeur des femmes et du vivre ensemble.
Vous chantez à la fois en wolof, mandingue, français et anglais. Qu'est-ce qui va vous motiver à chanter plutôt dans une langue que dans une autre ?
Seny : Je me sens plus à l'aise dans mes langues maternelles : wolof, serrére et mandingue. Et pour le moment je ne fais que des reprises en français et anglais.
Quel regard portez-vous sur la scène musicale sénégalaise et dakaroise actuellement ?
Seny : La scène dakaroise, j'y vois de plus en plus de potentiel, beaucoup de talents mais à mon avis il faut creuser plus dans l'originalité.
ZOOM
O'Sisters, un groupe très visuel
Transgressives et survoltées, les cinq femmes d' O'Sisters arborent des rayures blanches et noires.
Elles proposent, dans leurs concerts, des performances complètes ; et leurs, clips, hypnotiques, marquent particulièrement l'oeil.
Matthias Turcaud