Comment la musique est-elle entrée dans votre vie ?
Mariaa Siga : Je suis née dans une famille où tout le monde écoutait de la musique, mon grand frère était rappeur et m’a beaucoup influencée, ma mère chantait aussi beaucoup des chansons traditionnelles.
Quelles mélodies, quelles chansons vous ont-elles accompagnées pendant votre jeunesse ?
Mariaa Siga : Principalement les rythmes diolas de Casamance, par ailleurs j’écoutais des choses très différentes, de la variété française au reggae en passant par le RnB. J’ai aussi beaucoup été influencée par la musique sud-africaine. Au Sénégal, Ismaël Lô, Youssou N’dour et Baaba Maal et bien sûr Touré Kunda.
Quand et comment avez-vous pris la décision de devenir chanteuse ?
Mariaa Siga : Fin 2016 j’ai fait parti des lauréates du Tremplin des Vieilles pirogues au Sénégal et ça m’a vraiment décidée à en faire mon métier.
Pourriez-vous nous décrire la production musicale dans la région de la Casamance, de manière générale ?
Mariaa Siga : Il y a en Casamance une très grande richesse musicale et beaucoup de talents, car la musique est partout dans les villages. Ca va de la musique traditionnelle au rap et au reggae. Malheureusement il n’y a pas de structures ni de moyens pour permettre aux artistes d’évoluer et généralement il faut partir à Dakar pour réussir.
Vous chantez tantôt en diola, tantôt en wolof ou en français. Quand vous décidez-vous pour une langue plutôt qu'une autre ?
Mariaa Siga : Ca vient naturellement, je ne décide pas, c’est vraiment en fonction de l’inspiration et du moment.
Quels thèmes vous tiennent particulièrement à cœur ?
Mariaa Siga : Les thèmes de société, sensibiliser les gens sur les problèmes de la vie quotidienne, la solitude, la santé, les enfants des rues, les conflits de génération et bien sûr le sujet qui me tient particulièrement à coeur, les droits des femmes. C’est d’ailleurs le nom de mon album Asekaw.
Que pensez-vous que la musique peut apporter ? Pourquoi aimez-vous tellement la musique ?
Mariaa Siga : C’est une langue universelle, c’est le partage, l’amour. Parce que ça me fait du bien, ça m’apaise, je suis vraiment dans mon élément quand je chante.
Vous avez enregistré votre premier album dans le studio de Yoro N'Diaye, Afrik Melo à Dakar. Comment l'enregistrement s'est-il passé ?
Mariaa Siga : Ca s’est très bien passé, tous les musiciens se sont donnés à fond et m’ont beaucoup aidé. Tout le monde a pris le temps d’écouter ce que je voulais faire et Yoro y a mis tout son coeur.
Comment l'inspiration pour une chanson vous vient-elle habituellement ?
Mariaa Siga : Naturellement, je m’inspire de la vie de tous les jours, et de ce que je vis quotidiennement.
Quels artistes vous ont inspirée - notamment sur le continent africain ?
Mariaa Siga : Ismaël Lô, Angelique Kidjo, Baaba Maal, Youssou N’dour, Brenda Fassie, Miriam Makeba, Touré Kunda et Djeliba Kouyate.
Le mot de la fin, une phrase pour finir :
Mariaa Siga : Je suis vraiment très heureuse de sortir mon album Asekaw, j’ai vraiment beaucoup travaillé dessus et j’espère qu’il marquera le véritable lancement de ma carrière.
ZOOM
Son regard sur le paysage musical sénégalais actuellement
Quel regard portez-vous sur la scène musicale sénégalaise et dakaroise dans son ensemble, actuellement ?
Mariaa Siga : Le paysage musical a beaucoup évolué au Sénégal et de nouveaux talents et de nouveaux styles de musique sont en train d’émerger.
Une ville comme Dakar regorge de musiciens talentueux, malheureusement pour les jeunes c’est assez difficile de percer et encore plus dans les régions.
Matthias Turcaud