TOURE KUNDA : In-dé-mo-dable !
Soulbeats Records
Les pères de la world music, de retour avec leur 13ème album, Lambi Golo (lutte de singes en wolof)
13 albums, 3 disques d’or, 40 ans de carrière et plus de 700 concerts et festivals sur tous les continents : les frères Touré fêtent leur retour sur scène avec beaucoup d’émotion et de bonheur.
Et toujours ce même esprit de partage cher aux Touré Kunda. Car du bonheur, il y en a pour eux, comme pour nous. On les reconnaît bien là !
Le public attendait depuis plusieurs années que revienne la famille éléphant (Touré Kunda en soninké), ce groupe qui a marqué nos mémoires de Français toutes générations confondues avec son tube légendaire Emma.
Aussi en offrant à la France une musique métissée (m’balax, rythme casamançais, funk et pop-rock) aux sonorités nouvelles. Des sonorités teintées d’une conscience alternative politique représentative des années 80’. Ils seront ainsi les premiers à occuper l’hippodrome de Pantin. Les premiers à organiser une tournée en Afrique. En 1992, ils jouent pour Nelson Mandela, puis partage la scène du Carnegie Hall avec Carlos Santana.
Et dans leur vague, les Touré Kunda emportent Salif Keita, Mory Kanté et Youssou Ndour, ces trois autres grands noms des musiques africaines, qui dans ces années-là connaîtront également un énorme succès.
L’entraide, la famille et le partage était alors leur leitmotiv à la ville et en musique. Aujourd’hui, quelques 40 ans plus tard, les frères Touré n’ont pas bougé d’un iota et leur public non plus. Plus que jamais leur région d’origine, la Casamance est au centre de leurs préoccupations et de leurs chansons. Elle est le prétexte pour parler mondialisation, ses méfaits et son impact sur les jeunes générations.
Nombreux étaient les fans en 2018 venus de tous les horizons de France et d’Afrique pour les voir présenter leurs nouveaux morceaux sur les scènes de France, de Navarre et du Sénégal. Si vous les avez manqués, pas d’inquiétude, 2019 et 2020 vous réservent encore de nombreuses dates des éléphants les plus dansants de la planète world music.
La musique est ce qui leur apporte longueur de vie et fraîcheur, nous confie Ismaïla Touré. Elle est pour eux un espace de vie et de partage. De partage et d’échange qu’ils ont pu apprécier entourés, pour Lambi Golo, de brillants complices musiciens (Paco Sery, Romain Ghezal, Alune Wade,...) et d’amis célèbres (Manu Dibango, Nelson Palacio, Cheik Tidiane Seck, Lokua Kanza...)
On en ressort tout plein de vitalité. Et quand l’on apprend que leurs fils commencent à se joindre à eux sur scène, on se dit que finalement les Touré Kunda n’ont pas fini de nous faire danser, de nous donner de la fraîcheur et du bonheur en barre.
ZOOM
Portrait chinois d’Ismaïla Touré
Quels sont les ingrédients indispensables pour concocter un bel album, selon vous ?
Ismaïla Touré : Le rythme, la mélodie et une belle histoire empreinte de nostalgie, de souvenirs d’enfance et de moments inoubliables que l’on retrace.
Quelle est, pour vous, la journée parfaite ?
Ismaïla Touré : Une journée comme aujourd’hui. Je suis assis sur mon canapé, les pieds sur ma table de chevet à regarder Le magazine de la santé sur France 5. Comme ça, d’une certaine manière, je conjure le mauvais sort et la maladie !
Quel serait votre plus grand malheur ?
Ismaïla Touré : Dernièrement, nous avons perdu un petit frère de Ziguinchor en Casamance. La perte de nos mères et pères pour aller au ciel, c’était des moments durs à avaler. C’est cela, notre plus grand malheur, la perte d’êtres chers.
Dans dix ans, où serez-vous ?
Ismaïla Touré : Nous sommes actuellement en train de monter une Ecole de formation aux métiers artistiques (danse, musique, chant…) en Casamance. Dans 10 ans, j’espère que nous nous en occuperons.
Quels sont vos héros préférés ?
Ismaïla Touré : Claude Nougaro, d’un point de vue artistique. Notre papa, qui est un monsieur qui nous a transmis la vie et le goût de la vie. Ousmane Sembène, un réalisateur sénégalais hyper intéressant.
Qu'avez-vous prévu de faire demain (le jour suivant l'interview) ?
Ismaïla Touré : Demain est un nouveau jour. C’est aussi un jour de prière pour nous, les pratiquants. Je considère que toutes les religions ont la même valeur. Le vendredi est ainsi un jour de partage et d’ouverture aux autres.
Eva Dréano