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Earthquake, tremblons en musique !
Le premier jet du groupe Afro-pop Kolinga
A la voix et aux loopers, Rebecca. A la guitare, Arnaud. Depuis deux ans, la scène est leur terrain de jeu. Leur premier album studio sort aujourd’hui.
Earthquake offre un son afro-pop agrémenté de riffs folk doucement balancés par des boucles musicales enjouées. Les morceaux sont en français, en anglais et en lingala.
Kolinga a de nombreuses influences et avec Earthquake leur style se précise. Une belle surprise pour le public et les artistes également.
Entretien.
Vous dites jouer « un style afro-folk à portée universelle ». Pouvez-vous nous parler de votre musique ?
Rebecca : Elle est un mélange entre les Musiques traditionnelles africaines et la Black musique américaine. On peut qualifier notre style d’Afro-pop. On se définit autour d’un style car on nous demande de le faire mais ce que l'on joue est un mélange de nombreuses influences.
Kolinga signifie aimer, vouloir, désirer en lingala (Ndlr : Une des langues parlées en Afrique Centrale et dans les deux Congo). Egalement encercler, entourer, unir, lier. Est-ce cela ?
Rebecca : Kolinga avec l’accent sur le i signifie lier, encercler, boucler. Le terme évoque la musique que nous faisons avec nos machines, les loopers. On a commencé notre musique avec la scène. La manière dont on jouait a très vite défini notre musique. Souvent on est proche de la Musique transe. Le looper a vraiment accentué cette influence-là.
Vous chantez en français, en anglais et en lingala. Certains morceaux sont franchement Folk. D’autres, plus Pop. Comment composez-vous ? Comment avez-vous pensé cet album ?
Rebecca : J’écris les textes. On compose à deux. La plupart du temps, je pense à une mélodie au chant ou à la guitare et je la soumets à Arnaud. Parfois, c’est l’inverse. Il n’y a pas eu pour ce premier album, de volonté d’ensemble. On a travaillé chaque morceau individuellement. Tout s’est fait naturellement et rapidement. Notre groupe existe depuis deux ans.
On avait produit un premier EP. Cet album nous permettait d’affirmer plus clairement notre identité. C’était aussi l’occasion de découvrir notre identité. Ça a été assez spontané.
Pour le deuxième album on sera probablement plus dans une démarche globale parce qu’on saura de quoi on est capable. Cet album est le premier jet du groupe. C’est notre première carte de visite.
Vous venez de réaliser un concert dans la salle du Pan Piper, à Paris. Comment s’est-il passé ?
Rebecca : Ça s’est très bien passé. On a été très bien accueilli par le public. Avant tout, on fait de la musique pour la scène. La plupart de nos inspirations viennent du travail en live. C’était vraiment une récompense d’expérimenter l’album sur scène. On était très surpris car on était en première partie d’un groupe (Ndlr : Elida d’Almeida) et ça n’a pas empêché le public d’être très chaleureux.
Votre album parle d’amour, évoque le Congo et parle de notre société actuelle. Ce sont des sujets qui vous inspirent et vous touchent particulièrement ?
Rebecca : On vit à échelle globale et aussi individuelle. La ligne conductrice de l’album est venue de ce tremblement de terre, de ce remoud que l’on vit tous. (Ndlr : Earthquake signifie tremblement de terre en anglais).
On a perdu les valeurs essentielles de la vie. On est à un moment d’équilibre. On s’interroge sur nos modes de vies. On ne veut plus de tout ce qui est en dehors de l’essentiel. Ce sont des questionnements individuels mais qui touchent tout le monde.
Ma double culture est une richesse. Elle m’aide à avoir du recul. J’exprime souvent dans mes textes le regret de voir des valeurs simples disparaître au profit de l’enrichissement individuel.
Earthquake est le morceau qui affirme le plus notre style Afro-pop, Root africain.
Les gens disaient, à la suite de nos concerts, que ça les remuait. Raison pour laquelle on a choisi de donner ce nom à l’album.
Quel est votre programme pour 2017 et 2018 ?
Rebecca : De défendre l’album, de tourner et de monter sur scène. On est un jeune groupe. On a envie de rencontrer un public qui ne nous connaît pas encore. De partager notre musique le plus largement possible.
ZOOM
Rebecca répond au questionnaire d'Africa Vivre
Quels sont les ingrédients indispensables pour concocter un bel album, selon vous ?
Rebecca : La sincérité.
Quelle est, pour vous, la journée parfaite ?
Rebecca : Une journée au rythme du soleil. Se lever en même temps que le soleil. Vivre au rythme de la nature. On a parfois un peu de mal à le faire avec nos métiers.
Quel serait votre plus grand malheur ?
Rebecca : Je ne sais pas trop. Il pourrait y en avoir plein. Perdre une personne qui m’est chère !
Dans dix ans, où serez-vous ?
Rebecca : J’espère que je ferais toujours de la musique au plus proche des gens. Je voudrais être toujours près de mon public. Et partager ma passion aussi dans un cadre familial, avec mes enfants.
Quels sont vos héros préférés dans la vie réelle ?
Rebecca : Ceux faisant de grandes choses sans s’en rendre compte. Des personnes qui sont utiles pour l’humanité, pour leur entourage et savent rester humble.
Qu'avez-vous prévu de faire demain (le jour suivant l'interview) ?
Rebecca : Plein de rangement de mon appartement. J’ai déménagé en juin dernier mais j’ai l’impression d’emménager seulement aujourd’hui.
Propos recueillis par Eva Dréano