Albums /

Family Atlantica, une bombe afro-latin groove

Le groupe Family Atlantica mixe rumba cubaine, tambours des tonadas vénézuéliens, blues éthiopien, calypso et diffuse un jazz psychédélique et spirituel.

En live, on danse, on festoie et on participe à un rituel transatlantique très sympathique.

A l’origine de Family Atlantica, un collectif londonien et une trinité composée de Jack Yglesias (The Heliocentrics, Quantic Live Band), la charismatique chanteuse vénézuélienne Luzmira Zerpa et le percussionniste d’origine nigériane et ghanéenne, Kwame Crentsil.

Sur leur premier album éponyme, nul autre que le prince de l’éthio-jazz Mulatu Astatke et le groupe de rumba cubaine Yoruba Andabo en invités d’honneur, ainsi que de nombreux musiciens d’horizons et à l’instrumentation diverse (kora, guembri, guitare électrique, violon, violoncelle et percussions).

Family-Atlantica-Quartet


Interview de l’un de ses membres fondateurs, Jack Yglesias (en haut sur la photo). 

De quoi est faite votre musique ? Quels sont vos projets à venir ?

Jack Yglesias : Family Atlantica explore les musiques transatlantiques. Avec notre groupe, on a essayé d’insuffler une nouvelle énergie musicale. Elle est basée sur l’unité et non sur l’exploitation.

On a trouvé les racines de notre projet en Afrique de l’Ouest. Ces racines nous ont conduit en Amérique, puis nous ont ramené en Europe. On parle tous une même langue musicale, afro-vénézuélienne.

Luzmira, elle, joue de la musique folklorique, la llanera, avec un instrument à quatre cordes. Elle a joué avec Manu Chao. Elle a une très belle voix. Kwame, son père jouait avec Fela Kuti. Il vient d’une digne lignée d’Afrique de l’Ouest. Dans notre premier album nous avions Mulatu Astakte et Yoruba de Cuba, en invités d’honneur.

Family Atlantica mixe beaucoup de styles musicaux différents. On a accès à beaucoup de styles de part les origines de nos trois membres fondateurs. Malgré ces différences, il y a toujours du sens dans nos compositions car nous faisons partie de la même famille musicale : jazz, funk, blues, rock.

Family Atlantica est une mixture avec beaucoup d’ingrédients. Notre famille musicale vient de partout dans le monde : Grenade, Brésil, Congo, Asie, Amérique, Jamaïque. Nous sommes définitivement transatlantique.

Nous préparons actuellement un second album qui va sortir l’été prochain sur le label Soundway. On y présentera de nouveaux projets.

Votre musique s’écoute ou se danse ?

Jack Yglesias : Ce qui nous importe le plus, c’est le rythme et de parvenir à faire danser le public. Notre musique est rituelle et spirituelle. On la danse et on la chante tous ensemble. On fait aussi de la musique qui s’écoute.

L’idée est de créer une musique ensemble. C’est l’essence de ce que fait Family Atlantica.

Pour ce qui est de l’instrumentation, c’est autre chose. Notre instrumentation est très moderne et non folklorique.


Family Atlantica live in session at Passing Clouds, London

 

ZOOM

Le portrait chinois de Jack Yglesias

Si vous étiez un(e) auteur(e) africain(e). Qui seriez-vous ?

Jack Yglesias : Je ne suis pas un grand lecteur de littérature africaine. Dans Family Atlantica, on s’intéresse aussi aux questions sociales. On essaye de créer une alternative par la musique à l’exploitation des hommes par d’autres hommes.

Si vous étiez un(e) réalisateur(trice) africain(e). Qui seriez-vous ?

Jack Yglesias : Je ne sais pas. Parfois j’ai seulement l’impression de jouer dans un film nigérian fou. C’est le sentiment que j’ai en jouant avec Family Atlantica. (rires)

Si vous étiez un(e) musicien(ne), un(e) chanteur/teuse africain(e). Qui seriez-vous ?

Jack Yglesias : Luzmira adore Salif Keita. Sa voix est très poétique comme la sienne. Je dirais aussi Orlando Julius (chanteur et saxophoniste nigérian). Je travaille avec lui (Ndrl : dans le groupe The Heliocentrics). Il est aussi sur notre prochain album. C’est un ami, un grand chanteur et un grand compositeur.

Si vous étiez un album de musique. Lequel seriez-vous ?

Jack Yglesias : J’ai beaucoup de musiques. Je collectionne des vinyles. Je dirais Afro-cuban de Cachao Descarga. Il est le père de la musique latine. Cet album m’a beaucoup appris sur les rythmes africains. Il m’a beaucoup inspiré.

Si vous étiez une ville africaine. Laquelle seriez-vous ?

Jack Yglesias : Accra parce que c’est une ville pleine de bonnes vibrations.

Propos recueillis par Eva Dréano