Skip and Die : hallucinogène, nomade et sans pareil
Crammed Dics
Cata.Pirata, la leadeuse du groupe Skip and Die, a accepté de se plier au jeu de l’interview.
Sur le deuxième album du groupe Skip and Die composé à huit mains, nous retrouvons le producteur hollandais Jori Collignon et la leadeuse du groupe et plasticienne, Cata.Pirata.
S’ajoutent également Daniel Rose, à la guitare et instruments à corde et Gino Bombrini, aux percussions.
Composé, écrit et enregistré lors de la tournée mondiale de leur premier album à succès, Riots in the Jungle, le second opus de Skip and Die, Cosmic Serpents, dévoile un univers musical hors norme constitué de collages sonores poétiques et explosifs, mi paradisiaque, mi apocalyptique.
Electronique, tropical, future bass, leur spectre musical semble infini et leur style musical difficilement classable.
La folie capillaire de la Sud-Africaine Cata.Pirata, leadeuse du groupe Skip and Die, est à l'image de sa musique : hallucinante !
Avec Cosmic Serpents, votre deuxième album, votre musique est influencée par de nombreux styles musicaux. D’aucun la nomme dubstep-trap-world-spoken-word ou pan-tropical future bass. Et vous comment l’appelez-vous ?
Cata.Pirata : J’expérimente et je cherche à transformer la musique. Dans ce que je fais, il n’est pas question de la nommer. Avec Skip and Die on a créé un nouveau style de musique. Avec les membres du groupe, nous sommes tous très différents. On a chacun nos styles, nos influences. Notre travail pourrait se comparer à du collage. On fait de la musique nomade. Nous avons été inspirés par plusieurs cultures pendant nos différents voyages.
Votre musique semble en effet beaucoup voyager. Comment votre dernier album s’est-il construit ? Vous appelleriez-vous vous-même des aventuriers musicaux ?
Cata.Pirata : Oui tout à fait car on a fait notre musique en tournée. A ce moment-là, on a beaucoup échangé, parlé. C’était notre moteur. Beaucoup de gens nous ont inspiré sur la route. C’était une aventure humaine car on y a rencontré de nouvelles personnes, des amis aujourd’hui.
Et oui c’était aussi une aventure musicale. Ce que l’on peut entendre sur notre dernier album est l’assemblage de ces différentes influences glanées au grè de notre tournée.
Vous qualifiez votre musique de musique engagée et non politique. Vous dites avoir une conscience sociale. Pouvez-vous parler de cet aspect de votre art ?
Cata.Pirata : Si tu es ouvert à ce qui se passe autour de toi, ce qui est notre cas, il est difficile de ne pas se sentir engagé. On aime s’engager. C’est en nous et il nous est impossible de ne pas voir le monde tel qu’il évolue. Nous avons également conscience de faire de la musique dans des festivals pour gens riches mais cela ne nous empêche pas de continuer à créer tel qu’on l’a toujours fait.
Vous êtes sud-africaine. Jori est hollandais. Y a-t-il dans votre musique une influence sud-africaine ? Egalement, sud-américaine, car vous y avez vécu ? Quelles autres influences pouvons-nous y trouver ?
Cata.Pirata : Dans notre album, on n’évoque pas une seule culture mais de nombreuses. On parle aussi d’Argentine, de Portugal. J’ai appris beaucoup des autres cultures. Je ne peux nier mes autres influences. Mon premier album a été enregistré en Afrique du Sud. Nous sommes ensuite partis en tournée. Je suis ensuite rentrée en Afrique du Sud avant de repartir enregistrer notre deuxième album.
J’ai été en famille, dans la nature. Il y a une nature très puissante et très belle en Afrique du Sud. Cela me touche beaucoup. Je suis toujours très influencée par la beauté de la nature. Il y a également d’autres aspects qui me touchent particulièrement et qui peuvent avoir trait à l’histoire de l’Afrique du Sud : l’injustice, la pauvreté…
Extrait de l'album “Cosmic Serpents” - SKIP AND DIE (Crammed Dics)
ZOOM
Le portrait chinois de Cata.Pirata
Si vous étiez un(e) auteur(e) africain(e). Qui seriez-vous ?
Cata.Pirata : L’auteur sud-africain du livre Al Lovejoy, Acid Alex. J’ai beaucoup aimé son premier livre.
Si vous étiez un(e) réalisateur(trice) africain(e). Qui seriez-vous ?
Cata.Pirata : Le réalisateur de District 9, Neill Blomkamp.
Si vous étiez un(e) musicien(ne) / chanteur/teuse africain(e). Qui seriez-vous ?
Cata.Pirata : La chanteuse sud-africaine Brenda Fassie.
Si vous étiez un plat africain. Lequel seriez-vous ?
Cata.Pirata : Le bunny chow qui est un plat sud-africain à base de curry et de lapin. Comme beaucoup de plats sud-africains, il vient de la cuisine indienne dont la communauté est très importante en Afrique du Sud.
Plus d’informations sur le groupe là !
Eva Dréano