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Pierre Kwenders, la révélation afro-futuriste congolaise

Bonsound

Le dernier empereur bantou rend hommage aux légendes de la rumba.

Flottant toujours sur le tourbillon du succès engendré par la sortie de son excellent premier album, Le dernier empereur Bantou, le chanteur congolais, aujourd’hui installé à Montréal, Pierre Kwenders dévoile les images du clip de sa chanson « Sorry ».

Le style de Kwenders est plutôt unique, une sorte de melting pot jovial et explosif de sons et de langues de toutes origines ; on y retrouve une bonne dose d’électronique, qui, tel un enfant capricieux crée, module, puis parfois aussi détruit, ou déforme, les rythmes du hip-hop, du folklore québécois, et, bien sûr, ceux de son background musical congolais, ceux de la rumba et du soukouss, qui ont bercé son enfance kinoise.

Se frayant un chemin à travers cette jungle sonore, Pierre Kwenders impose sa voix grave et posée tantôt chantant, tantôt rappant ; en anglais, en français, mais surtout en lingala.

Pierre-Kwenders

C’est son étrange cocktail de rumba technoïde et de hip-hop afro-futuriste, s’inspirant autant de Papa Wemba que de Charles Aznavour, autant de Koffi Olomide que de Stromae, que l’on retrouve sur ce titre « Sorry », où il transforme un cantique gospel, en une sombre complainte amoureuse ; le tout soutenu par un clip à l’esthétique singulière.

Effectivement, si Pierre Kwenders nous avait habitués à une image très soignée, s’inspirant du passé, aujourd’hui il s’agit d’une réelle plongée dans les archives vidéos de l’âge d’or de la rumba.

C’est sur l’écran 4/3 d’un vieux tube cathodique, n’épargnant ni parasites ni échos (bien au contraire !), qu’un habile montage vidéo, réalisé par l’agence de communication NOMAD, insère les paroles de Kwenders dans les bouches des plus grands noms de la musique congolaise, de Franco à Tabu Ley Rochereau, en passant par Sam Mangwana.

Clip du single Sorry de Pierre Kwenders

ZOOM

« Sorry » le remix de Poirier

Comme tout bon titre électronique qui se respecte, « Sorry » jouit déjà d’un remix électronique, signé par le producteur canadien Ghislain Poirier (signé chez le célèbre label Ninja Tune).

Mais il faut dire que les deux hommes, ayant fréquenté assidûment l’underground montréalais, se connaissaient déjà. Poirier avait même contribué à la production du Dernier Empereur Bantou.

Dans ce remix, la rumba technoïde de Kwenders prend le large pour s’enrichir d’une pointe rythmique caribéenne, s’imprégnant des saveurs du dancehall et du soca.

 

Aodren Pecnard