Aujourd’hui, elle sort son album afro-pop : un projet solo sur lequel nombreux sont ceux qui l’accompagnent. Il est fait avec beaucoup d’amour, dans un esprit jazz et de partage.
En cette fin de mois de mai, vous sortez un album afro-pop aux styles musicaux très variés. Pouvez-vous nous expliquer ce choix et nous parler de ces différents styles ?
Valérie Ekoumé : Je n’ai pas vraiment fait le choix de cette variété. Le choix s’est imposé à moi. J’ai trente-huit ans et j’ai eu la possibilité d’avoir accès à plusieurs cultures.
Quand Michael Jackson sortait ses premiers albums, je les ai écoutés de mutliples fois. J’ai aussi beaucoup écouté de la pop et du R’n’b. J’ai également accompagné un grand nombre d’artistes africains. Entre temps, j’ai fait une école de jazz. J’aime aussi le gospel.
Voilà de quoi est fait mon univers musical. Il est très varié. C’est pourquoi mon album l’est aussi.
De nombreux artistes vous accompagnent sur cet album. Qui sont-ils ? Que vous ont-ils apporté ?
Valérie Ekoumé : D’abord, il y a Guy Nwogang. Il a réalisé et produit l’album. Il est aussi batteur et percussionniste. Il a amené le côté terrien à cet opus. On est des bantous, au Cameroun. Notre musique est très terrienne à la différence des musiques d’Afrique de l’Ouest. Leur musique est plus aérienne.
Nate Watts, le bassiste de Stevie Wonder, a amené ce côté R’n’b. Mario Canonge, aussi, m’a accompagnée. Il est Martiniquais. Ils ont amené une touche métissée à cet album. Ils lui ont permis de s’ouvrir vers l’extérieur. Et c’est le réalisateur qui a amené cette touche à l’album en les choisissant.
Vous avez accompagné de grands artistes (Manu Dibango, Youssou Ndour, Alain Barrière, Maceo Parker, Mc Solar, Papa Wemba, Rokia Traoré…). Pourquoi ce choix aujourd’hui d’un album solo ?
Valérie Ekoumé : J’ai toujours eu cette envie en tête. Je voulais simplement me perfectionner avant de la réaliser. Il y a des choses que tu veux faire mais tu ne peux pas aller directement à ton but. J’avais besoin de prendre mon temps pour y arriver. Il fallait passer par ce genre d’expérience. Se former auprès des maîtres de la musique d’abord. C’est comme une maison. Si tu veux que ta maison soit solide, il faut des fondations.
Djaalé est le titre de cet album. Que signifie-t-il ?
Valérie Ekoumé : En langue douala, ça veut dire « allons-y », « on y va ». J’ai composé cette chanson, parce que j’avais vu une émission sur Arte ou TV5 Monde.
L’émission disait que Nestlé allait puiser de l’eau et la vendre à ceux qui n’en avait pas. Elle parlait de la pénurie de l’eau dans le monde. Ça m’avait tellement fait mal au cœur. Je me suis dit qu’il fallait que j’écrive dessus. Dans cette chanson, je dis qu’il faut qu’on soit ensemble pour que ça marche. L’union fait la force.
Quels sont les autres messages portés par cet album ?
Valérie Ekoumé :Dans cet album, il y a beaucoup d’amour. J’aime les gens. Pour moi, ce qui est important ce sont les gens. Quand on a choisi le titre de cet album, on ne savait pas qu’il le résumerait. Et voilà que toutes mes chansons parlent de partage et d'amour.
Valérie EKOUME - Dipita na Wéllisane
ZOOM
Le portrait chinois de Valérie
Si vous étiez un(e) auteur(e) africain(e). Qui seriez-vous ?
Valérie Ekoumé : Amadou Hampâté Bâ. L’enfant peul est le livre qui m’a donné envie de lire des auteurs africains.
Si vous étiez un(e) réalisateur(trice) africain(e). Qui seriez-vous ?
Valérie Ekoumé : Je ne saurais pas dire. Je n’en connais pas.
Si vous étiez un(e) musicien(ne) / chanteur/teuse africain(e). Qui seriez-vous ?
Valérie Ekoumé : Kaissa Doumbé. Une chanteuse camerounaise. Elle est d’ailleurs programmée le 18 juin au Café de la danse.
Si vous étiez un plat africain. Lequel seriez-vous ?
Valérie Ekoumé : Le bongo tchobi. C’est un plat de l’ethnie bassa du Cameroun. C’est trop bon. Je te le recommande.
Propos recueillis par Eva Dréano