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Tio Percussion, comme une envie de partage
Au détour de la 18ème édition du festival Complet’mandingue, nous croisons Mamadou Traoré, le leader du groupe Tio Percussion.
En backstage, juste avant qu’il bondisse sur scène, interview éclair avec Mamadou Traoré, le leader de Tio Percussion. Aucun doute, son crédo est le partage avant tout.
Vous êtes une dizaine d'artistes, chanteurs, danseurs et musiciens. Comment présenteriez-vous Tio Percussion en quelques mots ?
Tio Percussion est un groupe que j'ai créé en 2008. L'idée était de construire un lien humain d’abord, que nous puissions nous unir quelle que soit la couleur de notre peau.
Dans nos spectacles nous essayons avant tout de diffuser de la joie. Dans Tio Percussion, il y a des Burkinabés, des Arabes, des Ivoiriens, des Sénégalais et des Antillais. On est tous humains et malgré nos différences de culture, on peut tous se donner beaucoup.
J'essaye de faire comprendre, par le biais de la musique, qu'il n'y a pas de frontière entre les hommes. Quelles que soient les différences qui existent, on peut toujours se donner les mains et avancer ensemble.
J'ai eu l'idée de créer ce groupe, chez moi au Sénégal. Je me suis dit : l'art permet de transmettre des messages et j'ai bien l'intention de me servir de la musique dans ce but là.
Danseurs, chanteurs et musiciens de tous horizons composent ce joyeux groupe d’aventuriers tous terrains.
Dans le groupe vous jouez tous de différents instruments ? Pourquoi ?
J'ai joué de différents instruments par curiosité. Un jour, j’allais participer à un spectacle de bougarabou (Ndlr : le bougarabou est un type de percussion utilisé en Afrique de l'ouest, particulièrement en Casamance), et je vois un djembé. J'ai tout de suite eu envie de jouer de cet instrument. J'ai donc appris à en jouer. Plus tard, je vois le sorouba (Ndlr : le sorouba est un type de percussion utilisé en Afrique de l'ouest) et j’ai également appris à en jouer.
Je me dis souvent que pour les instruments aussi, il ne faut pas avoir de limite, pas de frontière. J'ai appris beaucoup sur différentes cultures en passant par l'apprentissage de ces instruments. Ces instruments ont des choses à dire et invitent au partage. Et moi, j'aime ces instruments pour cela. J'aime le contact que l'on peut créer avec le public par leur biais.
Les gens sont avides de découvrir des nouveaux sons, des nouvelles cultures. Avec nos spectacles, on essaye d'apporter un peu tout cela : du partage et de la découverte.
ZOOM
Le portrait chinois de Mamadou Traoré, leader du groupe Tio Percussion
Si vous étiez un(e) auteur(e) africain(e). Qui seriez-vous ?
Mamadou Traoré : Bon, l'école ce n'était pas mon truc mais quand on était petits nos mères nous racontaient des contes. J'aimais beaucoup ça. Par contre, je n'ai pas de livre en tête.
Si vous étiez un(e) réalisateur/trice africain(e). Qui seriez-vous ?
Mamadou Traoré : Je regarde très peu de films africains donc je ne peux pas vraiment parler de réalisateur africain.
Si vous étiez un(e) musicien(ne) / chanteur/teuse africain(e). Qui seriez-vous ?
Mamadou Traoré : Au Sénégal, Youssou Ndour est un artiste que j'admire beaucoup. Je trouve qu'il fait beaucoup pour aider les jeunes. Egalement à Dakar, il y a une chorégraphe qui devrait être un exemple pour tous. Elle partage son art avec générosité et donne une très belle image des cultures africaines. Elle s'appelle Germaine Acogny.
Si vous étiez un plat africain. Lequel seriez-vous ?
Mamadou Traoré: Le Tiep bou diem que j'aime bien sûr manger avec mes amis.
Propos recueillis par Eva Dréano