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Les Frères Smith, comme un soap ivoirien...

Les Frères Smith sort son 3ème album, Free to go.

Depuis dix ans, toujours munis d'une impressionnante artillerie musicale, Les Frères Smith arpentent Paris, la France et l'Europe.

Partout, le groupe distille savamment une musique afrogroove mêlant sonorités éthiopiennes et afrobeat.

Leur nouvel album, Free to go, est le fruit d'un travail collectif et de nombreux featuring (Mamani Keita, Djeli Moussa Condé...).

Interview avec Martin, guitariste du groupe et l'un des soldats de ce sacré bataillon musical.

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Martin est une des guitaristes du groupe Les Frères Smith.


Votre nouvel album, Free to go, a été composé et écrit à plusieurs mains. Il est également le fruit de nombreux featuring. Le collectif, c'est votre crédo ?

Martin : Oui. Le nom de notre groupe fait d'ailleurs référence à ce côté collectif, famille. C'est important pour nous, le partage.

Et partager votre musique avec d'autres musiciens cela vous semble naturel ? Comment se sont décidées les rencontres musicales de votre dernier album ?

Martin : Pour Mamani Keita, cela s'est fait naturellement. Une fois, j'ai été invité par un groupe, Arat Kilo, et Mamani était invitée également. À ce moment-là, on recherchait quelqu'un pour chanter sur un morceau mandingue. Pour Djeli Moussa Condé, il se trouve que notre saxophone alto fait partie de sa formation. Donc la rencontre s'est faite tout simplement. Et Milo, c'est un ami de longue date.

L'album a été enregistré "à l'ancienne", en version analogique. Comment cela se déroule avec un collectif de douze musiciens ? N'avez-vous pas rencontré de difficultés ?

Martin : L'album a été mixé "à l'ancienne" mais enregistré de manière moderne. Nous n'avons pas travaillé sur bandes. Donc, l'enregistrement n'a pas été difficile à réaliser. Mais il faut toujours coordonner les personnes, penser à la partie du son à enregistrer en premier, faire les enregistrements dans des pièces séparées... Disons, que c'est plutôt l'ingénieur du son qui a eu des difficultés pour l'enregistrement.

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Les Frères Smith est un collectif parisien de 12 musiciens spécialistes en grooves et sonorités afro/ethio.


Free to go est le nom de votre troisième album. Pourquoi ce nom ?

Martin : C'est le nom de l'un des morceaux de l'album écrit par Propser, notre chanteur camerounais. Il parle de la volonté des Africains d'Afrique de l'Ouest de rejoindre l'Europe qu'ils considèrent comme un Eldorado. Il pose également la question de ce qu'ils trouveront en Europe et de la difficulté de revenir au pays.

Etes-vous toujours autogérés, autofinancés et autoproduits ?

Martin : Toujours. C'est presque plus simple pour nous. Etant donné qu'on est très nombreux, ça fait vite peur aux labels et à des structures qui pourraient être intéressées par nous.

Fela Kuti, Mulatu Astatke et James Brown, est-ce toujours votre sainte trinité. N'y a-t-il aujourd'hui pas d'autres saints que vous vénérez ?

Martin : Des influences, on en a vraiment beaucoup. Et oui, on a également beaucoup d'autres saints. On fait un gros mélange de nos influences et on en fait ensuite notre sauce à nous. 

ZOOM

LE PORTRAIT CHINOIS D'AFRICAVIVRE

Si Les Frères Smith était un(e) auteur(e) africain(e). Qui serait-il ? Pourquoi ?

Martin : Je vais passer là-dessus ! Je lis très peu.

Si Les Frères Smith etait un(e) réalisateur/trice africain(e) ou un film africain. Qui ou que serait-il ? Pourquoi ?

Martin : Un soap de Côté d'Ivoire. Ce serait notre style, le style des Frères Smith.

Si Les Frères Smith était un(e) musicien(ne) / chanteur/teuse africain(e). Qui serait-il ? Pourquoi ?

Martin : Forcément Fela Kuti et Tony Allen, un peu aussi.

Si Les Frères Smith était un plat africain. Que serait-il ? Pourquoi ?

Martin : Un gros mafé avec plein de sauce.

Eva Dréano