Songhoy Blues... quand rock, blues et traditions maliennes font bon ménage
Ils jouent un rock décoiffant et sont les dignes fils d'une tradition blues malienne en vogue.
L'une des découvertes des TransMusicales de Rennes 2014 commence tout juste à s'échauffer la voix et les doigts et nous sommes déjà tout prêts à les acclamer. Attention, ces quatre jeunes ont le vent - du désert - en poupe.
En 2012, les djihadistes conduisent une guerre liberticide au Nord-Mali. La culture et la musique traditionnelle y sont bannies. Les artistes sont poussés à fuir vers Bamako.
Les membres de Songhoy Blues viennent de Gao et de Tombouctou. Ils se rencontrent dans la capitale et commencent à jouer ensemble.
En septembre 2013, leur morceau Soubour trouve sa place dans la compilation de la Maison des jeunes réalisée par Damon Albarn et Brian Eno dans le fameux studio Bogolan. Leur clip Al Hassidi Terei rencontre un franc succès.
Leur premier album Music in Exile vient d'arriver sur le sol français.
Songhoy Blues - Al Hassidi Terei
ZOOM
Leur rock chevillé au corps
Leur groove et leurs origines laissent peut-être penser que nos oreilles devraient se préparer à un blues touareg comme on en connait de nombreux.
Attention, ces fans de John Lee Hooker sont songhaïs. Et leur rock chevillé au corps a plus à voir avec un Jimmy Hendrix en pleine forme qu'avec un Tinariwen bondissant.
Sans doute est-ce un peu dû au producteur de leur album, Nick Zinner. Ce même auteur du morceau Yeah, yeah, yeah venu accompagner nos quatre jeunes maliens programmés la semaine dernière en première partie du groupe Kitty Daisy Lewis dans une salle parisienne comble.
Résultat : on ressort de la soirée intrigués, impatients de pouvoir écouter leur premier album et aussi décoiffés que peut l'être la coupe d'un Nick Zinner branché sur secteur.
Eva Dréano