Ezza, le souffle enivrant venu du désert
Il faisait parti des têtes d’affiches les plus talentueuses du festival Africajarc qui s’est tenu en juillet dernier et nous avons eu la chance de rencontrer Omar Zidia, l’homme de tête du groupe EZZA, artiste complet qui allie le modernisme à la culture touarègue avec brio.
La musique du groupe EZZA nous hypnotise à souhait tout en nous transportant dans un monde dont lui seul connait les rouages, fait de sonorités traditionnelles touarègues, de rock et de blues dans un métissage groovy.
Que signifie le nom du groupe EZZA ?
EZZA : EZZA c’est la lettre Z de l’alphabet touareg, qui se prononce « Z » comme la lettre et c’est le symbole de l’homme libre et de la résistance. C’est la raison pour laquelle nous avons choisi EZZA.
Quel est le message que vous souhaitez véhiculer à travers votre musique ?
EZZA : Le message que l’on véhicule, c’est la paix, la tolérance et ce qui nous tient le plus à cœur c’est la scolarisation des enfants, plus particulièrement celle des jeunes filles. Dans toute l’Afrique de l’Ouest, c’est une chose fondamentale.
Quelle est la rencontre qui a lancé votre carrière ?
EZZA : Je suis bijoutier et forgeron. Je fabriquais des bijoux au Niger pour les vendre en France et plus particulièrement dans des festivals et je faisais en même temps de la musique.
Ma rencontre avec le bassiste Menad Moussaoui a été magique. Un jour, que je jouais sur mon stand, il s’est arrêté, on a fait un jam et ça a été magique. De fil en aiguille, il m’a proposé de faire un groupe en me disant que notre musique serait nouvelle puisqu’elle se distinguerait des autres et pourrait donc plaire.
A Toulouse, nous avons été le premier groupe touareg. Nous avons été accueilli chaleureusement par le public, ce qui nous a permis d’avancer et d’être connu aujourd’hui un peu partout.
Avec quel artiste aimeriez-vous faire un duo ?
EZZA : J’aimerais faire un duo avec Madjid Sherifi. Il y a quelque chose dans ses textes et sa musique qui me parle.
Vous êtes nigérien, toulousain ou citoyen du monde ?
EZZA : Je pourrais vous dire les trois mais au final, je suis quand même citoyen du monde. Je n’appartiens pas au Niger, le Niger ne m’appartient pas et je me sens bien à Toulouse. J’espère repartir vivre un jour au Niger mais pour le moment je suis citoyen du monde car j’aime le voyage.
Ton rêve le plus fou pour l’Afrique ?
EZZA : Que l’Afrique devienne comme l’Europe (rire). Plus sérieusement qu’un jour, les Africains aient le minimum pour vivre décemment et dépasser cette lutte quotidienne. Nous avons essentiellement pour moi besoin de la santé et de la scolarisation.
ZOOM
Les envies musicales d'EZZA pour demain
" J’ai énormément de projets en tête suite à des rencontres musicales.
La dernière fois que je suis venue à Cajarc notamment, j’ai rencontré Julien un musicien slameur qui vit ici. J’ai aimé ce qu’il fait et là on travaille actuellement sur un morceau commun.
J’ai également d’autres projets en parallèle de concerts, j’interviens dans des collèges, dans des hôpitaux, dans des prisons également. Tout cela dans le but d’essayer de faire écouter au maximum la musique, dans un esprit de partage.
Il faut aller vers les personnes qui n’ont pas la possibilité d’assister à des concerts pour x raisons, c’est important. Je suis assez dynamique à ce niveau là depuis l’année dernière. "
Diane N