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Contes et légendes du Bénin

Karthala

La sauvegarde d'un héritage.

En 1999-2000, des milliers de jeunes Béninois armés de dictaphones et de papier sont partis recueillir auprès de leurs anciens les vestiges d'une culture orale en danger.

Vingt quatre contes ont finalement été retranscrits dans cet ouvrage aux notes fraîches et profondément vivantes. C'est l'Afrique des sages racontée aux familles de siècles en siècles à la manière de nos troubadours médiévaux.

Toujours sur fond d'humour et de morale, on y raconte l'histoire de rois ténébreux et cruels, de génies des forêts, de beautés envoûtantes et de princes intrépides.

Armés d'images et d'une imagination rocambolesque, les ancêtres expliquent avec un bon sens indiscutable que « tout ce qui brille n'est pas or », que le « mensonge fait de l'homme un esclave » et que dans ce monde impitoyable « suivre les conseils des anciens est toujours bénéfique ».

Contes et légendes du Bénin, c'est La Fontaine version brousse, coupe-coupe et boules d'akassa conté avec une certaine naïveté et une loufoquerie toujours plus surprenantes.

Mais au-delà du fabuleux, il y a là la sagesse universelle et intemporelle des anciens et leurs réponses à tous les doutes de l'âme humaine : « dans la vie, on récolte le soir ce qu'on a semé le matin » !

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« Mémoires d'Afrique »

« Mémoires d'Afrique » a été fondé en 1998 pour permettre à l'Afrique de sauvegarder et de valoriser son patrimoine oral en réponse à ce vieux proverbe « en Afrique, un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle ».

Cet ouvrage n'est que l'infime reflet du concours national organisé par l'association « Mémoires d'Afrique » un an après sa fondation. Vint-quatre contes et légendes ont été sélectionné parmi plus de mille cinq cents recueillis au Bénin !

Ce concours fut l'aboutissement d'une réflexion menée depuis plusieurs années, sur la place et l'importance de la tradition orale africaine dans l'éducation des jeunes générations. Pour l'association, fixer la tradition orale permet de mieux la faire revivre : la diffuser hors du cadre familial ou villageois qui la caractérise, la mettre à disposition d'un public qui n'y avait pas (ou plus) accès, et mieux la faire connaître à d'autres peuples.

Cette première action menée dans un pays d'Afrique occidentale fut une vraie réussite : elle a, entre autres, contribué a renforcé le lien entre les jeunes, responsables de l'avenir, et les anciens, garants de la tradition.

D'après Israël Mensalah, le président fondateur de l'association, « Plus que d'opérer un nostalgique retour aux sources, il s'agit de puiser dans ce passé, de façon consciente, les énergies en vue d'un renouvellement culturel qui éclaire le présent et l'avenir. Mémoires et avenir ne s'excluent pas, ils s'épaulent ».

Marie-Alix Saint-Paul