Le Bal de l’Afrique enchantée, festif et revigorant
Espace Fraternité - Magic Mirrors d’Aubervilliers - 29 mars 2014
Invité par l’équipe du festival Ville des Musiques du monde, le Bal de l’Afrique enchantée a élu domicile ce samedi 29 mars au Magic Mirrors d’Aubervilliers. Festif et revigorant, il est un remède anti-crise, idéal pour sortir re-boosté de l’hiver !
Cousin germain de l’émission radio du même nom ayant lieu chaque dimanche sur France Inter, le Bal de l’Afrique enchantée est animé par les fameux mercenaires de l’Ambiance : les joyeux Solo, Vlad, et la nièce Hortense.
Jouant en live des morceaux légendaires et des perles du répertoire moderne africain, l’orchestre traverse le continent, du Nigeria au Mali en passant par l’Angola, le Cameroun, les Congos et le Zimbabwe.
Il réunit de nombreux artistes de talents : le chanteur et joueur de likembé angolais Lulendo, le chanteur congolais Ballou Canta, les musiciens William Monkama ou JB Gbadoe à la percussion, Florian de Junnemann à la guitare, Philippe Monange aux claviers, Michel Pinheiro au trombone et chant, et Christian Templet à la batterie. Abdoulaye Traore (guitare) et Mohammed Diaby (chant), formant le binôme explosif et charismatique du groupe en vogue DebaDemba, habituellement également membres de l’orchestre, n’étaient malheureusement pas de la partie ce soir-là.
Qu’à cela ne tienne, l’équipe de choc ne se laisse pas abattre pour si peu. Elle se fait une nouvelle fois forte de participer à notre bien-être et à notre culture, nous promettant derechef d’être le complément vitaminé dont nous avons besoin. Mission réussie. Nous repartons en effet de la soirée revigorés et plus cultivés.
Notre tour à travers l’histoire et la géographie de l’Afrique débute délicieusement par une reprise d’ « Akampanye », du groupe The sweet talk. Avec ce morceau, nous faisons escale au Ghana pour découvrir le highlife. Emergeant au début du XXème siècle, ses rythmes sont tirés des musiques d’églises, des fanfares militaires, du jazz, du calypso et des rythmes de la côte ghanéenne.
Puis est joué l’amusant tube des années 1970, « Les jaloux saboteurs ». Un morceau du tchadien Maître Gazonga enregistré à Abidjan. L’anthologique « Yaye boy » repris par les plus grands orchestres afro-cubains (l‘orchestre panafricain Africando, Number 1 de Dakar…).
Michel Pinheiro prend ensuite le micro pour interpréter sur un rythme de salsa dura, « Atchegbé », un morceau de son propre répertoire. Enfin, arrive l’historique « Indépendance cha cha » de l’African Jazz. Une chanson célébrant l’indépendance du Congo en 1960. D’autres morceaux se succèdent, et la première partie de la soirée s’achève sur l’humoristique « Moustique », du trublion congolais Zao.
La deuxième partie de la soirée nous entraine dans l’afrobeat avec une reprise de « Shakara » de Fela Kuti ; A travers fleuves et mers d’Afrique avec le morceau prenant des airs de berceuse et ayant traversé le continent, « Mami Wata ». Et enfin le concert s’achève sur le croustillant morceau « La femme de mon patron », du chanteur congolais Daouda.
ZOOM
« Moustique » de Zao, une chanson subversive et humoristique
L’insignifiant être est décrit par le chanteur comme une espèce nuisible impossible à éradiquer : un ennemi de la nation proliférant.
Au regard de la situation et des inégalités existant dans le Congo des années 2000, période de l’écriture de cette chanson, on perçoit sa potentielle subversivité.
Eva Dréano