Exposition Ponte City de Mikhael Subotzky et Patrick Waterhouse
Jusqu’au 20 avril 2014 - LE BAL - 6, Impasse de la Défense, Paris 18ème
L'épopée visuelle sur quatre décennies de la tour qui domine Johannesburg, reflet des aspirations et des failles de la société sud-africaine.
Mikhael Subotzky (sud-africain) et Patrick Waterhouse (britannique) sont tombés amoureux de cette tour dénommée Ponte City qui surplombe la ville de Johannesburg.
Tous deux diplômés d’une école d’Art, ils ont mené une enquête de cinq années auprès des habitants de la tour regroupant au fil du temps des supports variés tels que des photographies, des plans, des coupures de presse, que l’on retrouvent actuellement au BAL.
Du haut de ses 54 étages avec différentes typologies d'appartements, Ponte City construite en 1976 incarnait alors la modernité et la prospérité de Johannesburg au temps de l’apartheid avec une population essentiellement blanche.
Au milieu des années 90, dans une époque post apartheid, les blancs désertent la tour, se repliant dans des quartiers résidentiels sécurisés et éloignés du centre-ville. Celle-ci devient un lieu de brassage de personnes attirant une population trop nombreuse de Sud-africains mais aussi de migrants venus des pays voisins. Elle connaîtra des temps dur où la violence, mêlée à la drogue et l’alcool entre ses murs furent le lot quotidien des familles y résidant pendant des années, obligées de conjuguer avec des délinquants.
Cette exposition retrace ainsi toute les particularités de cette légendaire tour, depuis sa construction jusqu'à sa partielle démolition en 2007, après avoir été racheté par des investisseurs pour la transformer en un immeuble de haut standing.
C’est d’ailleurs pendant cette période de démolition que Mikhael Subotzky et Patrick Waterhouse en profitèrent pour arpenter les couloirs, les étages et les appartements laissés à l'abandon afin d'y récupérer des objets et effets personnels tels que des photos, lettres, posters, cartes d'identité, cahiers d'école, livres, journaux intimes, peignes..., afin d’ajouter de la matière à leur travail. L’approche choisie peut néanmoins paraître discutable compte tenu du fait que ces objets ont eu une histoire et ont appartenu à des personnes au destin inconnu.
C’est une exposition riche et ambitieuse que nous vous conseillons de découvrir au plus vite, le 20 avril n’étant plus loin. Ponte City, dit « L’African Queen » qui était le bâtiment résidentiel le plus haut, le plus imposant et le plus ambitieux d’Afrique en son temps, n’aura plus de secret pour vous.
ZOOM
Le Bal, un lieu historique, un projet innovant
C’est aussi le résultat d’un pari : celui de transformer une salle de Bal des années folles en un espace ouvert, mobile, réactif aux formes contemporaines du « document ».
A découvrir et à soutenir !
Diane N