Zulu de Jérôme Salle
Un polar ultra-violent qui déterre les vieux démons de l’Apartheid.
Servi par un excellent Forest Whitaker et par un Orlando Bloom un peu moins convaincant, Zulu de Jérôme Salle, adaptation du roman de Caryl Férey, permet de faire une plongée dans l’Afrique du Sud contemporaine.
Loin de la vision idyllique et fraternelle de la « nation Arc-en-ciel » dressée par les médias depuis la mort de Mandela, Jérôme Salle fait une plongée dans un monde miné par son principal fléau : la violence. Poussée ici à l’extrême, au cours de scènes presque insoutenables, elle donne à ce film une allure apocalyptique. Peut-être un peu trop.
Eugénisme et labo pharmaceutique
Retranscrivant presque à la lettre l’œuvre initiale, ce Zulu-là passe pourtant un peu vite ce que le roman développait avec génie : les séquelles de l’Apartheid et la brutalité de ce régime. L’intrigue, qui dérive doucement du crime crapuleux à la manigance organisée d’un groupe pharmaceutique, devient peu à peu plus complexe, jusqu’à prendre un tour historique.
On y découvre (et c’est une réalité historique) comment certains cadres du régime de Botha se sont livrés à des essais de produits mortels sur des enfants noirs avec, derrière la tête, l’intention d’exterminer une partie de cette population.
ZULU (2013) from Jérôme Salle on Vimeo.
ZOOM
Zulu, une œuvre réalisée en collaboration avec des équipes sud-africaines.
Quelque chose qui tenait à cœur du réalisateur : "Nous n’étions que cinq Français sur place. Tout le reste de l’équipe et du casting, mis à part Forest et Orlando, était composé de Sud-africains. J’ai tout de suite été clair en leur disant que je venais faire un film qui parlait d’eux, de leur pays, et que j’abordais ce travail avec beaucoup d’humilité, que j’avais besoin d’eux pour tenter de coller à la réalité de ce pays si complexe."
Romain Dostes