Exposition Bamako Photo in Paris
Jusqu'au 7 décembre 2013 - Carré Baudouin, 121, rue de Menilmontant, Paris 20ème.
Hommage aux deux maîtres et à la jeune génération de la photo malienne.
Jusqu’au 7 décembre (dépêchez-vous !), le Carré Baudouin, beau pavillon perché sur la butte de Ménilmontant, à l’Est de Paris, accueille une exposition consacrée à la photographie malienne.
L’idée est excellente et la matière propice : on y redécouvre avec intérêt l’œuvre immense de Malick Sidibé et de Seydou Keita, les deux maîtres absolus de la photo sur le continent.
On ne se lasse pas de redécouvrir les portraits gracieux et élégants captés dans le Bamako des années 1960. Bamako Photo in Paris est aussi l’occasion de découvrir plus en détails le travail d’autres pères fondateurs de l’école malienne, comme Mory Bamba ou Souleymane Cissé, dont on connaît surtout l’œuvre cinématographique.
Une nouvelle vague prometteuse
Le travail de ces grandes figures de la photo a fait des émules et on se réjouit de voir que la relève se met en place, malgré toutes les difficultés que traverse le Mali en ce moment. Parmi les révélations de la photo malienne, notons en particulier Harandane Dicko, dont la série Inside Outside, ingénieuses prises de vue des rues de Bamako à travers les rétroviseurs de voitures ou de motos.
Le reportage de Bintou Camara consacré aux Chinois en Afrique ne manque pas d’intérêt et cherche à travers un traitement quasi journalistique à capter les évolutions géopolitiques du continent tout entier. Enfin, on peut souligner l’œuvre de l’association Oscura qui ouvre (pas seulement en Afrique d’ailleurs) l’activité photographique à ceux qui manquent d’équipement.
ZOOM
Mory Bamba, le motard photographe
Connu pour avoir parcouru l’Afrique sur sa moto à la rencontre de ses habitants, il laisse derrière lui une œuvre réaliste et émouvante, bien que techniquement moins aboutie que celle de Sidibé et Keita.
Sa photographie Les Peuls de ma région de Sikasso est une des plus marquantes de cette exposition qui vaut définitivement le détour.
Romain Dostes