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Traditions vocales Kwazulu-Natal

Théâtre des Bouffes du Nord - Paris - 17 au 22 septembre 2013

Incroyable spectacle de chants polyphoniques sud-africains !

Dans le cadre du 42ème Festival d’Automne à Paris, le théâtre des Bouffes du Nord accueille un incroyable spectacle de chants polyphoniques sud-africains.

En deux temps, il met d’abord en scène le chœur des Mpumalanga White Birds, 14 hommes figés mais aux visages on ne peut plus expressifs, puis, en deuxième partie, le groupe de femmes de Ngono, chantant et dansant en habits traditionnels.

Chroniques de village et chants de révoltes

Bien que de la même région, ces deux groupes racontent des histoires bien différentes.

Mpumalanga-White-Birds

Les 14 hommes des Mpumalanga White Birds.


Chez les hommes, le contenu est plus politisé, plus accessible aussi. Certains airs connus, comme le fameux Asimbonanga de Johnny Clegg ou June 16, commémorant la révolte des étudiants de Soweto créent ainsi une vraie communion avec le public. Tout comme le fameux Imbube, repris avec la chanson The Lion is sleeping tonight par la légendaire Miriam Makeba, puis par Henri Salvador en français.

Joyeusement comiques, ces chanteurs pleins de malices, rompant les douces harmonies de cris d’animaux de la ferme, gagnent vraiment à être connus.
 

Chanteuses-du-village-deNgono

Les chanteuses du village de Ngono.


En comparaison, les femmes se font plutôt les porte-voix d’une vie villageoise traditionnelle.

Plus sérieuses, plus âgées aussi, elles portent en elle une sagesse belle à voir. Un grand nombre de chants traite d’ailleurs du thème de l’implosion de la communauté, de la difficulté à transmettre des rites et des modes de vie ancestraux.

Un spectacle de toute beauté, émouvant et entraînant.

ZOOM

Un monde à deux vitesses

A travers ces deux groupes, c’est un monde à deux vitesses qui nous est donné à voir, symbolisant parfaitement les dynamiques profondes qui secouent la société sud-africaine.

Et à la fin du spectacle, femmes et hommes étaient réunis sur scène pour saluer le public.

On s’attendait alors à les voir chanter ensemble : il n’en fut rien.

Romain Dostes