Le Lamb (" lutte " en wolof) qui autorise les coups de poing se pratique uniquement au Sénégal. C'est un sport de très haut niveau avec ses champions, ses stars mais c'est également et surtout un spectacle.

Un spectacle coloré, joyeux qui respire l'allégresse, la convivialité et qui donne la part belle à la musique, aux chants et à la danse. Un spectacle mystique pendant lequel chaque combattant déploie son propre rituel dicté par des marabouts : gri-gri, potions, incantations et autres protocoles magiques, qui doivent lui apporter la victoire.

Santang Gning dit " Le Tigre de Yoff " s'asperge de l'eau d'un safara avant un combat.

Et c'est à cette expérience fantastique que nous convie le photographeLaurent Gudin dans ce beau livre intitulé " Lutteurs sénégalais ". Il a gagné la confiance d'un milieu encore méconnu des Européens, ce qui lui a permis de côtoyer les champions et notamment le plus grand d'entre eux, le " roi des arènes ", Yékini en personne à qui il consacre un tiers de l'ouvrage. On y découvre un homme attachant, simple, loin de la folie qui l'entoure et qui l'empêche de sortir dans Dakar incognito.

Yékini, le " roi des arènes ".

Lutteurs sénégalais de Laurent Gudin était un pari audacieux devenu une sacrée réussite, on appréhende mieux un sport inconnu en Europe et surtout on s'y croirait ! Le spectacle à domicile est à la portée de ce livre, 250 pages de superbes photos souvent pleine page accompagnées d'un texte instructif et poétique d'Eric Breton, journaliste sportif.

Ouvrez grand vos yeux sur papier glacé, les lutteurs sénégalais sont chez vous en chair et en os !

Tournoi en nocturne aux arènes Adrien Senghor.

ZOOM

Un véritable phénomène de société

La publicité s'est emparée d'eux et ils gagnent des sommes folles.

Vous souhaitez une preuve de cet engouement : il existe un quotidien sénégalais consacré exclusivement à la lutte.

Maxime Bonin