C'est à un exercice original que se livre le prix Nobel de littérature J.M. Coetzee dans son récit autobiographique " L'été de la vie ".

Il situe son livre après sa mort, mettant en scène une universitaire qui recueille le témoignage de personnes qui l'ont cotoyé, afin d'établir sa biographie.

C'est tour à tour une ex-copine, une cousine, un collègue qui racontent leur vécu avec J.M. Coetzee.

Et le portrait n'est pas flatteur : amant peu désirable, homme peu sociable, J.M. Coetzee s'égratigne lui-même.

Parmi quelques florilèges : "Pour moi, il n'est pas naturel d'éprouver des sentiments pour un homme comme lui, un homme si mou.", "Comment pouvez-vous être un grand écrivain si vous n'êtes qu'un petit homme ordinaire" et pour enfoncer le clou "comme un homme qui a perdu sa vie dans le clergé, qui a perdu sa virilité et n'est plus compétent avec les femmes".

J.M. Coetzee manie avec merveille la dérison et l'humour mais il dévoile aussi son mal-être en se dépeignant sous un jour loin des apparences de la célébrité.

Il est vrai que les faits relatés couvrent la période pendant laquelle l'écrivain sud-africain vit dans des conditions difficiles avec son vieux père bien avant d'avoir connu la célébrité. Le regard des autres n'est sans doute pas le même qu'au faîte de sa gloire.

L'été de la vie de J.M. Coetzee est ainsi une formidable méditation sur la condition humaine et ses aléas...

Entre autobiographie et roman, un livre à savourer !