Documentaires / République Démocratique du Congo - Belgique Spectres de Sven Augustijnen August Orts Un film autour de l'assassinat de Patrice Lumumba, qui fait débat !
Les spectres, les fantômes ressurgissent à travers ce documentaire sur les circonstances de l'assassinat de Patrice Lumumba. D'une étrange façon puisque le réalisateur emboîte le pas de Jacques Brassinne, ancien fonctionnaire belge, présent au moment des faits à Elisabethville. Il a consacré 30 ans de sa vie à rédiger une thèse qui écarte la responsabilité de la Belgique dans l'éxecution de Lumumba. Sven Augustijnen lui donne la parole tout au long du documentaire, les scènes se succèdent de la rencontre avec la veuve de Moïse Tshombe jusqu'au retour sur les lieux de la scène d'éxécution de Lumumba. Pour les initiés, les certitudes de Jacques Brassinne apparaissent vite comme un subterfuge pour réécrire l'histoire au profit du colonisateur belge à coup de faux-semblants et de contradictions. En cela, le film démonte subtilement l'impunité de ceux qui réécrivent l'histoire à leur avantage. Mais certains pourront trouver que l'absence de contradicteurs laisse la part belle à Jacques Brassinne et finit par accréditer ses thèses. Le sujet est complexe, douloureux et Spectres a la mérite de ne pas nous laisser indifférent. Reste la mise en scène avec un tournage caméra au poing et des envolées lyriques au rythme de La Passion selon Saint Jean de Jean-Sébastien Bach. Incontestablement, un documentaire original qui n'a certainement pas vocation à faire la lumière sur ces tragiques événements. La bande-annonce de Spectres |
ZOOM
La rencontre de Jacques Brassinne avec la famille de Patrice Lumumba.
Une scène étonnante ! Jacques Brassinne se rend à Kinshasa dans la maison de la veuve de Patrice Lumumba.
L'ambiance est particulière, entre politesse et malaise, la rencontre dure quelques minutes.
A la question de Brassinne sur les raisons qui ont poussé Patrice Lumumba à enfreindre le protocole lors de son fameux discours, Mme Lumumba répond clairement : "Il a tout simplement dit comment les Belges nous traitaient et le roi s'est fâché".
Maxime Bonin